Une année 2012, étape 1

par arbobo | imprimer | 17juin 2012

Ce n’est pas parce qu’on n’écrit plus beaucoup qu’on a cessé d’écouter des nouveautés ;-)
On a seulement moins de temps pour les commenter (et un peu de retard, malgré les 150 disques écoutés, petite baisse de rythme).

Les surprises

Paradoxe d’un flot ininterrompu de nouveautés, et parmi 150 qu’on est certain d’avoir entendu en 2012, les surprises sont rares. Bonnes ou mauvaises, toutes mérites d’être soulignées.

Bien emmerdé, parce qu’obligé d’aimer

Ah ça oui, je suis bien emmerdé de dire du bien de Lou Doillon, une des personnalités qui m’irrite le plus, et de loin. Mais voilà, I.C.U est un titre bien torché, qu’elle a largement co-écrit, et surtout elle a une très belle voix dont elle sait se servir. Si le EP est du même niveau, je vais devoir définitivement rabattre mon caquet.
Qui vais-je bien pouvoir conspuer, désormais? Surtout maintenant que Madame Figaro défend de bons artistes, ça devient dur d’avoir des têtes de turcs ^^_

Soko, c’est un peu pareil. Tête à claque, engoncée dans son personnage, se prenant pour une Björk folk ou on ne sait trop quoi, modeuse qui s’en défend, fatigante au possible et donnant -un comble- l’impression de l’avoir déjà trop vue… Oui mais voilà, à quelques détails près on ne trouve que du bon sur son album. Mais puisqu’on vous le demande, laissez-nous nos têtes de turc!!!!!!!!!!!!!!!!!!

D’une autre manière, les connards cyniques et déjantés de Die Antwoord ont réussi 2 ou 3 morceaux sur leur nouvel album, Fatty boom boom est une rengaine entêtante, pourtant on a toujours autant envie de leur en coller une. C’est grave, docteur?

Bien emmerdé, parce qu’on avait envie de les aimer

… mais ça va pas être possible. Entre demi-ratages et franches sorties de route, ces disques là sont loin de ce qu’on en avait espéré.
Non, le 2e album de Ladyhawke, ne s’approche pas une seule seconde du kif qu’elle nous a procuré avec son premier.
Non, le problème avec le nouveau Gossip n’est pas qu’il serait trop pop et pas assez, punk, c’est juste qu’il ne contient pas un seul riff digne de ce nom et aucun morceau de qualité.
Non, l’une de nos espagnoles préférées Maïka Makovski n’approche pas vraiment la qualité de son 3e album qui nous avait tellement plu. C’est mieux que le pénible 4e publié l’an dernier, mais Thank you for the boots reste sympathique, sans plus.

Non, ce n’est pas à cause de sa pochette ratée qu’on n’entre pas dans le Taranta de Mina Tindle, personne attachante et chanteuse splendide, ni parce que la presse en fait “trop” à son sujet. Il manque, à chaque moment, un je ne sais quoi qui finit par nous en détourner.

De “non”, on en a encore une bonne réserve à distribuer :
Avec Animal joy, Sheawater remonte vaguement la pente, il faut dire que chez Matador ils étaient descendus bien bas. On commence à ne plus trop croire à ce groupe.
Les Ting Tings sont passés de tout (un album super et des concerts électrisants) à rien : un truc vide et chiant. Beurk. Dans la même veine pop/dance, Santigold fait moins pire, mais rien de mémorable non plus, pas la peine de poursuivre après le premier titre, aucun des suivants ne viendra élever le niveau, correct sans plus. Pas mieux, le nouveau Dirty three ressemble à une compilation de chutes de studios ou un prise pirate d’une répétition en roue libre. Fiona Apple ne sortira décidément jamais ce deuxième superbe album qu’on attend d’elle depuis 15 ans. Déjà 5 ou 6 galettes au compteur, et rien à faire, ça ne décolle pas, encore 2 comme ça et elle sera bonne pour un best-of inutile et un come back dont personne n’aura rien à faire sauf en couverture de Rolling stone. Sad but true.

Le haut du panier

Bientôt les vacances, et on se demande quoi mettre dans les valoches. On vous la fait en 3 étages, du haut vers le bas du panier, mais toujours parmi les disques à avoir près de soi. A savoir respectivement 4, 6, et 10 disques. Et sans même envisager les futures entrées dans le classement au second semestre, on peut prévoir des changements de catégories dans les mois à venir.

T’ira loin toi, coco!

En tête de la course, on a plutôt un 2 + 2, mais les écarts ne sont pas si grands.

Barbara Carlotti L’amour, l’argent, le vent, au moins aussi beau que ses prédécesseurs, c’est peu dire. Carlotti a son style à elle, ni français ni anglais, et la voix la plus pure qu’on aie entendue depuis, excusez du peu, Tracey Thorn.
Tristesse contemporaine : si la new wave  vous plait, que vous vous sentez d’humeur à vous laisser nimber de coton, ou si vous avez été séduit par les anglais de the XX, ce disque est pour vous et vous accompagnera longtemps. Au début ça n’a l’air de rien, puis on s’aperçoit qu’on a du mal à s’en passer.

A une courte tête derrière, un peu moins originaux mais quasiment aussi bons si on s’en tient à la qualité des morceaux, on trouve :
A place to bury strangers fait le plein en 2012 avec carrément 2 disques, le EP parfait Onwards to the wall, et un album digne de leurs concerts (ébouriffants!), Worship. On n’ira pas jusqu’à leur vouer un culte, mais ce serait dommage de passer à côté d’eux cette année.
Yellow ostrich : pas tellement original (c’est son seul défaut), mais truffé de tubes, de merveilles mélodiques, Strange land maintient le niveau de leur album précédent, sans doute même un cran au-dessus. Le premier tiers du disque est même franchement bluffant.

C’est ton anniversaire?

Mon anniversaire, c’est demain, ou hier, voire aujourd’hui, enfin c’est bien l’anniversaire de quelqu’un tout de même, non? En cas de panne d’idée, et si vous avez déjà offert les disques cités plus haut, vous pouvez avantageusement puiser dans cette seconde liste, que des trucs qu’on a trouvé pas dégueu. Après les cerises, le gâteau, en 6 épaisseurs et par ordre alphabétique :

Chairlift fait mieux que confirmer avec Something, qui une fois apprivoisé se révèle plus riche que leur premier album. Et Polachek pourrait bien devenir LA chanteuse des années 2010.
Django Django, une orgie de rythmes, un brio pas banal, et un de ces disques qu’on copie pour les passer à tous les amis.
Kayhan Kalhor & Ali Bahrami Fard, I will not stand alone, découvert grâce à Thierry et au CDB, est bien parti pour être la perle orientale de cette année. Une bonne occasion pour ceux qui le découvrent, de partir ensuite à la rencontre des disques précédents de Kalhor, qui valent aussi le détour. Gloire au duduk et au tympanum !
Olga Kouklaki, I U need. Facile de passer à côté de ce genre de disques, trop suspect de glamour ou de piston (elle a participé à Nouvelle vague), et pas suffisamment accrocheur pour conquérir d’emblée. Mais c’est vénéneux et on tend bientôt le cou pour une nouvelle morsure.
Les Tindersticks clôturent le plus beau cycle de leur discographie avec un disque qui leur ressemble et les dépasse. The something rain est fait pour les afficionados et pour ceux qui les découvrent.
The Wedding present, Valentina. On vous en redit deux mots ci-dessous, mais c’est de la bonne!

Compliménts alimentaires (pour les gros appétits)

Air, le voyage dans la lune
Anni B Sweet, Oh monsters
Matt Elliott, The broken man
Grimes, Visions
Madonna, MDNA
The Men, Open your heart
Mount Eerie, Clear moon
Soko I thought I was an alien
Jack White, Blunderbuss
Neil Young and crazy Horse Americana

La classe en sonotone

“Vieux, vieux et bon à la fois” chantait Brel, à moins qu’il n’ait chanté complètement autre chose mais qu’importe.

L’un des meilleurs disques du semestre, c’est aux vétérans de Wedding present qu’on le doit. Avec en prime un bijou très éloigné de leur style habituel, l’inattendu mais magnifique 524 Fidelio.
L’autre ancien qui n’en finit plus de ne pas vieillir, c’est l’inaltérable Neil Young. Americana = bingo, l’ancêtre!

Public Image limited, dans son style à peine renouvelé et franchement dansant, et les Tindersticks au sommet de leur art, renforcent l’impression qu’il est plus dur de durer que de séduire au premier abord, mais que certains s’en tirent haut la main. Patti Smith est inusable, et quand elle sort de la veine poétique comme sur ce Banga, on découvre que son énergie rock est intacte. Damon Albarn, lui, entretient son image énigmatique, et sa tentative du côté de chez Purcell n’est pas ratée, même si on ne sait pas toujours où il veut nous emmener.

Chez les vétérans, tout le monde ne s’en sort pas aussi bien. Moins convaincants, en effet,  Sigur ros tirent sur la corde, comme Spain qui ne fait pas grand effort pour ne pas nous ennuyer.

Arbobo dégriffé

Ceux là, on les suit régulièrement, on en a interviewés certains, photographié d’autres, et on ne peut s’empêcher d’en faire un catégorie à part.
Cette année les réussites sont assez mitigées pour l’instant, à une exception, l’inattendue espagnole Anni B Sweet, qui nous avait gratifiés d’un premier album joli mais perfectible. Cette année, les chansons sont là!

L’autre découverte maison, on la doit à nos connexions mancuniennes qui nous ont apporté le nouvel EP de the Slow show. On en a déjà écrit le plus grand bien.

D’autres sont plus inégaux, pas tout-à-fait à leur meilleur niveau :
Cate le Bon, Cyrk est à deux pas du classement mais nous emballe moins qu’avec son premier album.
Damien Jurado, Maraqopa
Maïka Makovski, Thank you for the boots (un peu meilleur que Desaparecer, toutefois)
Lissy Trulie, premier album en dents de scies mais pas sans charme.

Voie sans issue

Sans avoir la cruauté d’appliquer cette formule à la carrière d’artistes qui ont parfois un beau passé, on n’hésitera pas à l’utiliser pour leurs disques 2012 qui sont une perte de temps et parfois une vraie source d’agacement.

Tu mériterais d’être rickrollé, dis-donc

Il y a tellement de disques qui sortent qu’on est bien agacé d’en entendre de mauvais, en plus du désagrément c’est du temps perdu à ne pas découvrir de bonnes choses.
Parmi les candidats à la cuiller de bois 2012, les vétérans Vince Clark et Martin Gore, leur affreux VCMG sent le renfermé et a la consistance d’un truc bizarre pas assez cuit.
Ceux-là, ils vont se tirer la bourre avec les Pet Shop boys pour éviter la lanterne rouge.

A plus tard pour un nouveau bilan intermédiaire de cette riche année.

A venir, entre autres, Cat Power, Laetitia Sadier, Bat for lashes, Marie-Flore…



Comments

7 Commentaires


  1. 1 Nicolaoua on juin 18, 2012 8:15

    Tu as déjà pu écouter le Cat Power? Une première impression à chaud (par email si tu ne veux pas déflorer le sujet, discrétion assurée. ;-)) ?

  2. 2 arbobo on juin 18, 2012 9:07

    non non nico ^^
    mais il fait partie, comme les autres que je mentionne, des disques que “j’attends” au second semestre ;-)
    Sun est annoncé début septembre, pas de fuites prévues avant aout donc

  3. 3 Nicolaoua on juin 18, 2012 9:26

    Fatalitas! Pour “teaser”, les premiers échos sont extrêmement positifs. Il se pourrait d’ailleurs qu’on en sache un peu plus dès cette semaine…

  4. 4 Mario Cavallero Jr on juillet 10, 2012 11:38

    ‘tain mon DD va exploser dans quelques jours !

  5. 5 Sunalee on juillet 10, 2012 12:15

    “Gloire au duduk et au tympanum !” mmmmh, le tympanum est en effet de la même famille que le santur, mais le shah kaman est un instrument à cordes frottées proche du kamanché et qui n’a rien à voir avec la flûte arménienne duduk….

    Mais je suis contente que tu apprécies cet album !

  6. 6 arbobo on juillet 10, 2012 13:19

    merci pour les précisions :-)

  7. 7 Andrich on juillet 14, 2012 15:02

    Bonjour et déjà désolée de venir faire ma pub ici mais je viens d’ouvrir un blog sur la musique rétro (retro.radio.overblog.com), et je voudrais avoir des avis différents de blogueurs assez connus sur mon style d’écriture, voilà pourquoi je te contacte… Si tu en as le temps passe-y faire un tour et laisse un commentaire ! Merci d’avance, J. Andrich. xxx

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