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Topic: des disques...
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L’échapée belle

par arbobo | imprimer | 27fév 2007

Des semaines et des semaines que je l’annonce en news et que je salive sur le titre en préécoute sur myspace: Valérie Leulliot a sorti son premier album solo, Caldeira. Les paroles du titre diffusé depuis quelques temps, Mon homme blessé, ont été écrites pour elle par Miossec, qui ne s’est pas moqué d’elle. Elle ne va pas me trouver très gentil, mais je crois que c’est le meilleur des onze titres du disque.

Comment ça, d’où je me permets de faire la fine bouche devant ce disque que j’ai longuement attendu?
C’est que je subis le contraire d’un “déjà vu”. La voix est familière, les mélodies pas forcément en opposition avec Autour de Lucie, l’écriture toujours aussi parfaite, et pourtant je suis très dépaysé. J’ai un peu de mal à m’acclimater, et finalement c’est bon signe. C’est là que je m’aperçois à quel point AdL faisait vraiment du rock, avec bonnes guitares et tout et tout (seule La chanson de l’arbre pourrait prétendre à figurer ici). “Caldeira” est le nom d’une formation géologique, lorsque le haut d’un volcan s’effondre et laisse place à un vaste cratère, pourquoi pas rempli d’un lac.
Voilà qui convient bien à cet album, qui n’a pas les explosions du rock, le climat est doux, la chaleur du volcan tient éloigné le froid, la bordure de la caldeira protège du vent, on est au milieu de nulle part.

Le piano fait son apparition, sur Caldeira, et nous voilà éloignés pour de bon de la Valérie Leulliot que nous connaissions. Sa guitare est sèche, les percussions légères remplacent le plus souvent la batterie (tambourin, claquements de mains comme sur Au virage), et lorsque la guitare électrique pointe son nez elle est cristalline comme du Vini Reili. Le son est tout en légèreté, mais la production fait dans la dentelle, mille petits détails, des sons issus de la prise directe à mille ajouts étoffent le fond, percus variées ou banjo de passage.
Même la voix a un peu changé, d’ailleurs Valérie Leulliot explique avoir pris des cours de chant, mais les choeurs discrets qui soufflent comme le vent dans la cheminée contribuent à ce climat nouveau. Un climat qu’on peut rapprocher, pourquoi pas, de Perry Blake et ses albums dessinés au fusain. Les falaises, en particulier, pourrait figurer sur un album commun. Le phrasé semi-parlé de Un point de chute reste très français, mais l’Angleterre n’est pas loin, et le chant m’y fait aussi penser un peu à Keren Ann. Pour son premier album en 1994, avec Autour de Lucie, Valérie Leulliot avait travaillé avec Michael Head, des vénérés Pale fountains. Un léger sirocco touchant les côtes anglaises, tel est Caldeira.

Valérie Leulliot a fait ce disque sans Autour de Lucie (dont elle était le leader et le pivot), mais pas toute seule. Il est d’abord tenu par Sébastien Lafargue, à la production, aux instruments, et qui cosigne les compositions. Et comme le Village vert est la maison soeur de Catalogue, on ne sera pas surpris de voir Avia aux percus et au chant. En revanche je ne savais pas qu’on trouverait également Bogue, la moitié de Thomas Winter & Bogue. Tous ces artistes ont travaillé un jour ou l’autre avec le Village Vert ou avec son ex-filiale électro Catalogue.

Ce disque duveteux est taillé pour les moments tendres. Mais aussi pour les moments solitaires où défilent en nous les souvenirs. Caldeira est un mot portugais. Portugais, comme le fado, comme la “saudade”.
Les auteurs portugais parlent si bien de cette sensation entre mélancolie et sérénité, cette manière bien à eux, d’avoir comme une ombre au coin du regard…



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