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Polyvinyl (Toulouse city guide #2)

par arbobo | imprimer | 18mai 2010

Toulouse, nous voilà, pour toute une semaine. On ne va pas rester sur un faux départ, on va ramener du son, c’est certain!

On se souvient des années 80, quand on commençait à s’intéresser à la musique, à retenir des chansons. Dans les médias il y avait deux villes, Rennes la rockeuse et Toulouse la variéteuse. Le rock bordelais était resté trop confidentiel pour que la grande presse s’y intéresse. De Toulouse, on avait l’image peu glamour de Gold (Capitaines abandonnés), et pas tellement moderne de Claude Nougaro. D’ailleurs Nougaro est partout dans la ville, il a son collège aux Minimes, sa place vers le pont Saint Pierre, etc. Autant dire qu’on partait à la chasse au disquaire sans ambition démesurée…

city vinyl

On avait tort! Toulouse, tes disquaires mettent l’eau à la bouche et vident les portefeuilles. Surtout, on ignorait que Toulouse était à ce point une ville du vinyl.
On ne va pas trop user nos semelles, tout est dans le centre historique. Mais si on veut se préserver les guiboles un peu d’organisation est nécessaire, car les boutiquiers du son sont un peu dispersés.
Plan, compas, boussole, des vivres pour deux jours… On a tout. Ah non, on oublie l’essentiel : une carte bleue affutée, tranchante comme un katana! C’est encore elle qui nous sera le plus utile.

On se garde pour la fin un de nos buts de visite, le magasin Vicious circle, acoquiné au label bordelais du même nom. Soit dit en passant le magasin est nettement plus rock, du garage au hardcore, que le label. On y reviendra déguster les spécialités locales.

Changeons un peu nos récentes habitudes. Après avoir admiré le palais du justice en revenant de l’allée jules Guesde et déjeuné à l’ombre de St Rémesy dans un bon restaurant basque à l’angle de la rue des Polinaires. Il n’est pas encore 14h, tous les disquaires sont encore fermés le lundi. On est dans les starting blocks, le temps d’un petit café au marché des Carmes et on redescend la rue Pharaon. Au numéro 32, Armadillo records nous attend, antre du vintage, où les 60s aussi bien rock que soul-funk sont restées intactes.
On s’est donné une quête précise, histoire de ne pas finir totalement ruiné le soir-même. On poursuit notre chemin en se posant quelques minutes à la très chic et très jolie place Rouaix, mais il est temps de filer plus au nord, de retraverser la place Esquirol. La petite rue des puits clos est à un jet de pierre de là, on fait une première moisson à Vicious circle (suspense, on en reparlera!).

Et maintenant? Où est-ce que ça se passe? Pardi, toujours dans la même enfilade de rues, c’est pareil dans toutes les villes que voulez-vous. Vous allez apprendre à connaître chaque façade, chaque échoppe de la rue Peyras, qui se prolonge dans la rue Temponières, qui devient toujours plus à l’ouest la rue Cujas, qui se transforme en rue de la Daurade qui débouche sur le quartier inévitable du même nom, où toute la jeunesse de la ville vient profiter de la belle Garonne.

Avec ces rues qui n’en font qu’une, vous avez tout pour survivre, vous le vérifierez demain :-)
Au 5 rue Temponières, Paul Emile vinyl annonce la marchandise. Dans ce lieu dédié au vintage, on trouve aussi du matériel sono d’occasion, retapé. On découvrira bientôt que c’est une spécialité toulousaine de proposer les deux ensemble.

On zappe les bacs de chanson française et on s’enquiert directement de notre quête : on cherche des disques de Strychnine, le mythique groupe punk bordelais. Sans broncher, on nous montre un album récent (le groupe s’est reformé en 2004) et un live qui n’a lui aussi qu’une poignée d’années. On cache une petite déception, car on aurait voulu trouver des galettes de la première période, ce qui n’a rien de facile.
En revanche fans de Parliement, d’Elvis, ou amateurs d’enregistrements pirate de Joy Division, vous ressortirez les bras chargés.

On fait semblant d’être un garçon raisonnable et on reprend nos pieds, on croit toujours au graal. Au 10 rue Cujas (rappelez-vous, il a suffi de faire 50m dans la même rue, qui n’a fait que changer de nom), on jette un oeil à Made in jazz, mais la petite obsession qui vous trotte dans la tête n’a rien de jazz, alors zou, on ressort. Juste à côté, Pandemonium a l’air bien fourni en hardcore et goth, mais on n’est pas venu pour ça. Voilà déjà la Garonne, et on est toujours bredouille.

L’affaire se corse. A-t-on eu raison de repartir les mains vide d’Amardillo? On allait s’en assurer lorsque sur le chemin on s’arrête au 9 rue de la bourse, au Laboratoire. C’est fou, il y a des disquaires partout dans cette ville, et encore on n’a pas parlé des spécialistes du hip-hop ou électro. La devanture est pile pour nous, Kurt vile, Mulatu Astake, et la déco tapissée de 45 tours nous rappelle la maison. Une bonne adresse de plus.
Comme l’heure tourne, et qu’une animatrice radio nous attend pour dîner, on remet le cap au nord.  Tant pis, on trouvera le moyen de se rassasier demain. Sans s’attarder place du Capitole, on accélère le pas dans la rue des lois. Haaaaaaaaaaaaaaaaalte !

croc’ vinyl

Hophophop, évitez de marcher trop vite, vous pourriez passer à côté de ce nid. Au 8 de la rue des lois, Anthology est plutôt moche, mais entre les disques d’occasion et les films l’adresse est à retenir. Quoique la meilleure adresse de la ville, à notre goût, restera le 12 de la rue. Croc’ vinyl n’a aucun rapport avec un certain magasin parisien. On retrouve un large choix de matériel rénové, amplis, platines vinyl, un large rayon BD et dvd… Ca sent le fourre-tout à première vue, rien de tellement excitant ni d’aussi design que chez Paul Emile.

Pour s’occuper les mains, on fouille dans le bac de 45t de l’entrée. Un single des Dogs, c’est cool. Un de Taxi girl… bon sang mais qu’est-ce que c’est que cet endroit? Comment se fait-il que ce magasin qui soigne bien mal son image soit aussi excitant? On saisit un 45 de Mathématiques modernes et un autre de Suicide Roméo, en parfait état. Au comptoir, Eugène laisse volontiers son ordinateur pour nous répondre. Moins vieux que son prénom ne le laisse entendre, Eugène nous rassure, malgré le prix raisonnable et l’état impeccable, ces singles sont bien des originaux.
Non content d’avoir de très belles galettes de jazz et de soul des années 60 et 70 (notamment la plupart des Gil Scott-Heron, compilations européennes et américaines incluses), Eugène est assis sur un trésor. Ecoutez plutôt. “On fouille, on se fait plaisir avant tout, c’est comme ce 45 derrière moi, Cet enfant que je t’avais fait. Après que Higelin et Fontaine l’aient enregistré, le disque a été pressé mais jamais commercialisé, c’est un pur collector”. Peu importe l’heure, Eugène est notre nouvel ami et on le presse de questions.

Ces singles qu’on a en main, datent de la belle époque du label Celluloid. “C’était un label génial, mais ils ont fait faillite assez vite. Un jour à une convention à Bordeaux, on a vu un jeune qui avait plein de disques du label, il ignorait à quel point c’était recherché. En fait c’était le fils du fondateur.
A Paris, Celluloid avait un entrepôt dans le 19e arrondissement, et malgré un dégât des eaux important il restait pas mal de stock intact. Le type est devenu un ami, et on a pas mal de références du label.” Des références qui nous font saliver depuis une certaine compilation déjà chroniquée ici-même. Eugène, on t’adore.

En plus d’être un disquaire de haute volée, tu n’hésites pas à nous indiquer d’autres bonnes adresses.  Car on t’a fait part de notre quête, mais tu n’as aucun original de Strychnine. On fait un deuxième essai, mais non, tu n’as pas non plus de ces fameux enregistrements des Peel Sessions édités dans les années 80 par la BBC. Même les meilleurs disquaires n’ont pas tout.

Le soleil décline déjà, on est carrément à la bourre, mais on s’en fout. On a claqué plein de blé et on est ravi, on a plein de bonnes adresses à partager. S’il nous reste un ou deux billets, demain on essaiera de se trouver quelque chose à se mettre sur le dos.

Edit : ne ratez pas ce débrief circonstancié de Christophe sur tous ces disquaires



Comments

10 Commentaires


  1. 1 Xavier on mai 18, 2010 12:42

    Le guide du routard des disquaires, c’est un bon concept. Il fallait y penser… Dommage que ce soit une espèce en voie de disparition…

  2. 2 arbobo on mai 18, 2010 12:59

    pas partout apparemment, enfin je dis ça… croisons les doigts

  3. 3 mus on mai 18, 2010 18:24

    oui, croise bien les doigts STP ^^

  4. 4 Christophe on mai 22, 2010 9:56

    Whaouh ! ça donne envie encore plus que le débrief téléphonique que tu m’avais fait. J’adore ce concept de city guide quand il est aussi riche et bien écrit et photographié !

    Bon, je crois que je vais me programmer une journée toulouse vinyle bientôt moi.

  5. 5 pax on mai 23, 2010 23:44

    C’est marrant. Un sixième de mes vinyls viennent encore de Croc’Vinyl. A la fin des 80’s et début des 90’s, c’était une mine d’or pour choper du jesus and mary chain, cocteau twins, tuxedomoon, et consorts, du jazz, de la synth-pop, etc…, et déjà, ça n’avait aucun sens, tu avais l’impression d’acheter du kitkat chez l’épicier du coin…mais c’était carrément pas cher et si tu y allais un jour sur deux, tu trouvais des perles bien bizarres. entre bouffer et me faire bouffer par le croco, je choisissais toujours le hara kiri. Qu’il était doux de claquer et de découvrir…

  6. 6 Christophe on mai 24, 2010 13:46

    A la même période, New Rose et Dancetaria (celui de Paris) m’ont rincé également…

  7. 7 Christophe on février 12, 2011 12:17

    Arbobo, salaud, le peuple aura ta peau !

    Ah ui, vous pensez faire le mariole en imprimant la page conseil des disquaires parce que vous pensez qu’Arbobo a de bons goûts. Mais le problème, c’est que c’est vrai ! Une après-midi + une matinée toulousaines, et voici plus de 200 euros partis en fumée ! Enfin en cire de vinyle plutôt, parce que j’ai ramassé à donf dans la plupart des étapes proposées par Arbobo.

    Commençons dans le désordre total par le finale de mon périple (enfin pas totalement…) : Croc Vinyl.

    Les amis Eugène et Richard sont très sympas et passionnants. goûts éclectiques, amour du disque mais aussi de la musique : Richard verse dans l’animation radio sous le nom de Mucho Bizarre (excellent émission sur Campus podcastable) et joue dans le combo psycho Wild women and the savages, retrouvez les liens via son fb).
    Le cadre du magasin est très riche, un peu trop dense même pour celui qui aime fouiller dans les bacs (n’oubliez pas au pied des bacs : consultez les rangées de tranches de disques en vous asseyant par terre, sinon vous raterez des merveilles !). Sortez quelques disques pour faire de la place et regardez tout ! L’état des disques et des pochettes (de l’occase essantiellement, même si quelques nouveautés arrivent) est de très bonne qualité, sans que les prix explosent (bon, sauf si vous trouvez des incunables, ce n’est pas Emmaüs quand même).
    J’ai rempli mon sac, du Laibach et du gros funk 70’s, un album de covers de Pink Floyd par des français autour d’un membre de Magma, des 45 tours US avec pochette neutre des maisons de disques, et puis d’autres trucs que j’ai oublié. En fond, une compile electro fabuleuse du label anglais Thisisnotanexit que j’ai voulu embarquer avec le reste. Pas possible ? pas de problème, Richard me commande ça et Eugène me l’envoie quelques jours après directos chez moi ! Un petit café là-dessus offert par la maison, et je dois quitter à regret ce magasin après 2 heures d’une trop courte halte, où je reviendrai assurément.

    Et encore : j’ai séché les bédés au fond, les cédés, les vidéos…

    Un petit passage sur le marché de la place du Capitole à quelques mètres me permettra de rajouter du gros funk aux vinyls accumulés (un peu cher, pas de négociation, j’ai sélectionné).

    Il faut reconnaître que je devais mettre le frein, après mes pérégrinations de la veille. Et notamment plus de 2 h à me traîner par terre en fouillant les bacs et les piles de 33 et de 45 chez Paul Emile vinyl. J’ai fait le ravito pour 2 siècles de publications Pop Hits, et j’ai pris rendez-vous avec Jean-Olivier pour revenir pour une future razzia. Là encore, les prix sont très honnêtes et si on devient on bon client, on peut négocier un peu (période de soldes, en plus !). Et puis un cadre très sympa, aéré, confortable et à la déco sobre et de très bon goût.

    Et comme un malheur n’arrive jamais seul, quelques mètres plus loin, c’est dans un autre coupe-gorge, dédié au jazz, que je suis tombé : made in jazz, où j’ai déniché quelques albums d’exotica et de jazz lounge de toute beauté (mon dieu des Command dans leur jus !).

    Bien que l’ambiance m’ait plu, je suis reparti quasi bredouille du laboratoire, peut-être à cause des prix un peu élevés. Bon, j’ai quand même tapé encore dans quelques galettes, faut pas rêver : du Beastie Boys pirate, quelques maxis en soldes…

    J’ai laissé les autres conseils d’Arbobo pour une autre fois (+ Armadillo qui m’a un peu calmé question prix, donc rien acheté).

    Je sais que je dois me reprogrammer une virée par Toulouse un de ces 4, en collant ça à un concert à l’extraordinaire salle du Bikini (un concert de Godspeed you ! black emperor au son sans égal, et je n’irai pas remettre une couche avec les Black Angels ce dimanche, malheureusement).

    Brefle, une épaisseur de 33 tours de 27 cm, et presque autant de 45 ! Je ne vous fais pas le calcul en kilos, en longueur de sillons mis bout à bout ou en nombre de photos coquines sur les pochettes, les nombres étant aussi astronomiques. Mais je dois auparavant remonter ma trésorerie, durablement asséchée par les conseils machiavélique du Petit futé.

    Saligaud !

  8. 8 arbobo on février 12, 2011 12:38

    http://thisisnotanexitrecords.bigcartel.com/product/thisisnotanexit-manifesto-one-2xcd
    c’est la compile dont tu parles?

    ça fait vraiment plaisir que croc vinyl soit toujours aussi accueillant :-)

  9. 9 Christophe on février 12, 2011 15:11

    C’est celle là.

    Bon, je ne comprends pas pourquoi mes liens internes aux comms ne marchent pas.

    sinon, ui, super accueil !

  10. 10 Christophe on février 12, 2011 18:56

    Et pour le lien vers Mucho Bizarre et les Wild women, je remets le lien en dur : http://www.facebook.com/doubleface.richard

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