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John Parish parle de Maika Makovski - l’interview en VF

par arbobo | imprimer | 3mai 2006

Voici la version française de l’interview que John Parish nous a accordée à propos du 3e album de Maika Makovski, qu’il a produit.

Comment vous êtes vous retrouvé à produire cet album? Connaissiez-vous déjà Maika?

Maika m’a contacté directement. Elle m’a envoyé des démos, que je trouvais déjà vraiment bonnes, alors j’ai accepté de travailler sur l’album.

Avez-vous été surpris qu’une espagnole soit aussi familière du rock et de la pop? On dirait que la musique a de moins en moins de frontières, pour un Français c’est excitant, mais peut-être moins pour vous en tant que britanique?

J’ai été surpris d’entendre une espagnole chanter en anglais sans aucune trace d’accent. Mais Maika a un parcours assez cosmopolite… Je suppose que de nos jours la plupart des Européens ont accès à une énorme quantité de musique d’un peu partout, et c’est fou ce qu’on trouve comme mélanges des genres. Parfois le résultat est vraiment super, parfois tout est émoussé et finit par devenir un peu insipide. Maika a puisé un peu partout et en a fait un mélange unique qui lui est propre. C’est qu’on attend d’un bon artiste.

La liste des artistes avec qui vous avez travaillé commence à être longue, et beaucoup d’entre eux sont célèbres. Maika est quasiment inconnue, est-ce que ça vous a fait hésiter? Pensez-vous que votre propre renommée peut attirer l’attention sur elle?

Je choisis de travailler avec un artiste parle que j’aime ce qu’il fait, dans la mesure où j’ai du temps pour le faire évidemment. Je ne me préoccupe pas de leur célébrité. Je pense que mon nom peut pousser quelques journalistes à jeter une oreille sur cet album, il y a tellement de nouveautés qu’en général il faut être aiguillé pour écouter un disque plutôt qu’un autre. Mais je ne crois pas que mon nom soit une garantie de faire de bonnes ventes… malheureusement…

Vous avez été le mentor (et aujourd’hui l’ami) de PJ Harvey à ses débuts, aujourd’hui vous travaillez avec Maika. On dirait que PJ a vraiment ouvert la voie et permis à d’autres femmes de faire du rock. Vous pensez y être un peu pour quelque chose?

Polly fait partie des plus grandes femmes artistes. Sans aucun doute, elles ont toutes été une inspiration pour de jeunes femmes, les encourageant à prendre un guitare ou autre chose, et écrire des chansons. A un certain degré, j’ai eu une influence sur certaines choses que Polly a faites, mais ce n’est pas grâce à moi que de jeunes filles fans de PJ Harvey font leurs premiers pas d’artiste.

Est-ce qu’on n’entend pas quelques échos de votre travail avec PJ dans certains passages de ce disque? Oh m. ah notamment, ou Ruled by mars, sonnent un peu comme de (belles) cousines de Meet ze monsta. Quand on compare avec les albums précédents de Maika, on se dit que celui-ci est vraiment le fruit de vos univers à tous les deux.

Je ne peux pas dire qu’aucune chanson de Maika me rappelle particulièrement Polly. Comme les femmes artistes sont comparativement moins nombreuses, elles sont plus susceptibles d’être comparées les unes aux autres, ce qui est souvent injuste. Certains trucs de Maika sont bluesy. Parfois Polly est un peu bluesy elle aussi, mais combien de blues ont été écrits par des mecs?
Pour répondre à la deuxième partie de la question, je pense que cet album s’éloigne des deux premiers de Maika. Je crois que c’est ce qu’elle a voulu faire, et elle a pensé que je pouvais être la bonne personne pour l’y aider. J’ai apporté ma sensibilité, bien entendu, mais Maika avait déjà parcouru du chemin par rapport à ses disques précédents.

La contrebasse est superbe sur ce disque, en particulier sur Devil tricks. Le disque sonne très acoustique (banjo, contrebasse), était-ce le souhait de Maika ou avez-vous poussé dans cette direction? Plus généralement, avez-vous eu des désaccords à propos de ce disque?

Je suis d’accord, la contrebasse est super sur ce disque. En fait il y a eu deux musiciens, tous les deux excellents, Billy Fuller, et Jim Barr qui joue sur Devil tricks. Sur ses démos Maika avait déjà mis un son de contrebasse, du coup j’ai trouvé que ça coulait de source d’en essayer une vraie en studio. Le banjo, c’est moi qui en joue, et comme de juste c’est moi qui l’ai proposé.

Pour qu’une session fonctionne bien, il faut une certaine confiance entre artiste et producteur. Parfois il peut y avoir des divergences d’opinion, mais si la confiance est là en général on finit par les dépasser. Je ne me souviens pas de vrais désaccords dans la fabrication de cet album. Peut-être une préférence étrange pour tel mix plutôt que tel autre, mais je garde le souvenir de ces deux sessions baignant dans un excellent état d’esprit.

J’entends au moins 3 Maika différentes sur cet album, une pop (Friends, city lights), une rock/americana (Lava love), une “rock indé” (Game of doses with its great repetitive guitar, Ruled by Mars), avec parfois des mélangesThe deadly potion of passionmélange un chant à la Kate Bush et du banjo, c’est vraiment original). Ca donne un disque très varié, mais est-ce que ça ne rend pas plus difficile d’en tirer un album cohérent? A moins que cette diversité ne fournisse au contraire de la dynamique?

Nous étions très conscients de la diversité de cet album, et on en a tenu compte. C’est pourquoi lors du mix, du mastering, du séquençage, on a toujours eu à l’esprit de mettre en valeur les points communs entre des chansons parfois radicalement différentes et des chants très différents. Maika a une voix très polyvalente, et l’une des choses auxquelles je me suis attaché, a consisté à faire ressortir le lien entre les pistes chantées. Pour ce qui est de la dynamique, on n’a pas eu à chercher, il y en avait à la pelle!

Quand vous acceptez de produire un disque, arrivez-vous en studio avec une idée précise du résultat final? Ou apportez-vous plutôt des idées à discuter avec l’artiste?

J’ai appris à ne pas me pointer avec une idées prédéfinies de ce à quoi l’album devrait ressembler. Je fais confiance à mon instinct, et je réponds aux situations comme elles se présentent et quand elles se présentent. C’est certain que d’habitude il y a pas mal de discussions avec l’artiste, mais honnêtement tout change dès qu’on entre en studio.

Quand vous produisez un disque, vous n’êtes pas tenté de le défendre sur scène en participant à la tournée? Pour vous qui êtes à la fois artiste et producteur, il n’y a pas une part de frustration dans la production?

Plus je fais de disques, et moins je ressens le besoin d’y apposer ma marque. Je suis complètement à l’aise avec le fait d’aider un artiste à arriver au résultat qu’il souhaite, à condition évidemment que je trouve que ce qu’il cherche en vaut la peine. Je fais parfois des concerts comme “guest”, ce que j’aime toujours autant, mais ce n’est pas un besoin pour moi de poursuivre par la scène les disques que je fais.



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