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Battant + Rinocérose : Factory clôture en beauté à la Cigale

par arbobo | imprimer | 19oct 2009

Lorsqu’on vous annonce que DJ Morpheus participe à un concert, vous avez deux solutions.
Soit vous avez tellement été traumatisé par Matrix que vous craignez de voir une salle remplie de clones de Mr Smith, et vous avez déjà des bouffées d’angoisse. Soit le film vous a plus fait rire qu’autre chose et vous vous demandez comment un type a pu oser prendre un pseudo aussi peu valorisant.

Il n’empêche que la soirée Factory fut étonnamment fidèle à Matrix, le ridicule en moins.
D’abord une étrange distorsion du temps, qui fit débuter le concert à l’heure pile, une grande première à la Cigale, les patrons en sont encore chamboulés. Farceur, le site du festival Factory annonçait 20h, quand on découvrait sur place que Morpheus débutait son warm up à 19h. Devant une salle vide, donc. Seule fausse note dans un festival dont la programmation fut alléchante de bout en bout.
Autre hommage à la trilogie cybernétique : tu fermes les yeux, la salle est pleine, tu les ouvres, elle est vide. Le public parisien étant habitué à rajouter une demi-heure aux horaires officiels, Battant batailla fièrement devant 300 personnes, 400 maximum, dans une salle qui jauge à 1400.
Battant avait porté à des températures extrêmes le public du mini Point éphémère, au printemps, alors que personne ne les attendait. Devant un public épars, la montée en régime fut un peu plus difficile. Mais ce n’est pas faute de ménager leurs efforts.

Battant est un formidable trio de scène, qui a su s’éloigner de l’electro ascète du disque pour nous ramener en 1980. Entre Siouxie, Gang of four, ils incarnent une énergie post-punk terriblement séduisante.
Chloé Raunet n’y est évidemment pas pour rien. Bouille d’ange, allure androgyne, à la fois joueuse et fougueuse, Chloé nous fait passer par tous les états. Admirez-la, grâce aux photos de Chrystèle. Ces trois là font un rock aussi nerveux et sec qu’ils le sont physiquement, et tout aussi élégant. Avec eux le punk devient classe. Ils nous plongent dans la marmite avec une urgence froide et sexuelle. De quoi frissonner!

Paradoxalement, une fois qu’on a décrit leur puissance de feu, la qualité tubesque de Radio rod, et insisté sur la qualité scénique de ce groupe, on a dit l’essentiel.
Il faut dire qu’on s’était longuement épanché sur cette tornade post-punk au printemps et en interview ^^

Le second hommage “matrix” de la soirée, c’est de voir débarquer Patou de Rinocérose avec sa basse, troublante siamoise de Kim Gordon, toute de cuir vêtue. Contrairement aux créatures r’n'b que des directeurs (artistiques? vraiment?), malheureux d’avoir raté leur BEP de proxénète, poussent à tortiller du cul en string, les rockeuses de ce soir dégagent un magnétisme sexuel sans avoir besoin de se déshabiller. Comme quoi c’est encore lorsqu’elle se sape comme elle se sent le mieux,  qu’une femme est le plus sexy.

Rinocérose a réussi à mettre en sueur la Cigale enfin garnie, sans sauter partout ni faire péter les soutifs. Alors comment?
Déjà grâce à Battant qui a chauffé les fidèles et fait monter le public en régime. Grâce aussi à un sens du spectacle qui nous a vite embarqués. Curieusement, on a autant envie de vous déconseiller les disques de Rinocérose que de vous enjoindre de les voir en concert.
Si vous aimez danser, si vous aimez la house, les ambiances dancefloor, et le rock, prévoyez les bandeaux en éponge parce que vous n’avez pas fini de vous déhancher. Le cocktail de Rinocérose est assez limpide : faire de la house avec des instruments rock est leur ligne de conduite depuis le début. Avec un succès certain, avec aussi un vrai feeling qui leur donne une efficacité énorme.

Qu’on puisse prendre autant de plaisir avec un groupe qu’on n’estime pas plus que ça en disque, c’est justement la preuve ultime que ce sont des killers sur scène. Grâce à un son qui vous prend depuis les panards en remontant le falsard. Grâce à une générosité qui transpire des photos de Chrystèle, à tomber à la renverse. L’installation vidéo sur les panneaux mobiles est bien pensée, et donne un certain gigantisme à l’affaire. Tout du long ce sera sexy, décidément le maître mot de la soirée, un mélange de retenue et de lâchage furieux.

Ensuite, la setlist qui fait la part belle aux tubes du groupe. Bitch et son côté AC/DC, le tubissime cublicle, le rock summer, Music kills me, Fucky funky music, Dead flowers hyper disco, s’ajoutent aux derniers titres My Cadillac ou where you from? Save our souls met le point final à la cuisson.
Les morceaux les plus lents ou plus lounge comme Lost love ont été laissés de côté, tout le set repose sur l’énergie, les bpm, les guitares qui crachent jusqu’à donner des crampes aux amplis. Les Naive new beaters peuvent retourner au bac à sable. Ils restent tellement dans la puissance qu’on ne décroche jamais vraiment, et on réalise qu’on serait dans un stade ça fonctionnerait aussi bien.

En formation de base, on voit un quatuor rock. Mais parmi les invités, nombreux, on relèvera surtout la présence de Jessie Chaton. Le chanteur de Fancy, sublime en diva hard rock, co-auteur de ce Dance me qui a fait tomber pas mal de fringues sur les chevilles. Bête de scène, il fait monter la tension sur tous les morceaux qu’il chante. Le chanteur des Infadels Bnann, de son côté, soutient mal la comparaison, et à force de singer le chant d’Oasis finit par faire regretter les titres instrumentaux. Car ils chantent peu, Rinocerose, malgré un morceau interprété à la “box”, ce tube qui déforme la voix comme sur les vieux Stevie Wonder. Mark Gardener de Ride (rien que ça!) a écrit et chanté pour le dernier album Futurino, mais Bnann peine à le faire oublier.

Entre morceaux baggy dans l’esprit des Happy Mondays, passages plus house/disco,  et montées rock à trois guitares lorsque Patou délaisse la basse pour son engin supersonique, tout le concert est dosé au millimètre et taillé pour nous mettre les hormones et les guiboles dans le rouge. On se tape même des accélérations fulgurantes grâce aux bongos, qui scient les pattes et achèvent de nous convaincre que Rinocérose est une infernale machine à danser.

Paradoxe final, le meilleur groupe n’est pas celui qui nous aura donné le plus dans les boyaux. Et Rinocérose aura autant convaincu de l’intérêt relatif de ses morceaux sur disque, que de sa force scénique. Peu de groupes, y compris voire surtout des groupes rock, peuvent faire grimper le public aux rideaux pendant près de deux heures avec un tel savoir-faire.

Rendez-vous est pris pour Factory 2010.



Comments

2 Commentaires


  1. 1 rififi on octobre 20, 2009 5:39

    c’est Manou qui était en cuir mais c’est Chloé qui a un petit air de Trinity ;o)
    j’ai un peu regretté que les Rhinocerose ne chantent pas davantage, mais c’est vrai que Jessie Chaton a fait un tel show que c’était un vrai plus, et même avec Bnann, en particulier le 1° titre qu’il a chanté (mais je ne sais plus lequel ;p)

  2. 2 arbobo on octobre 20, 2009 10:30

    en plus son surnom c’est Patou, j’écris n’importe quoi par moment :o/

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