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Yeti lane : fourrure soyeuse et album réussi

par arbobo | imprimer | 15août 2009

Entre le nom et la pochette, on ne s’attendait pas à apprécier autant ce premier album de Yeti Lane.

Mais dès le premier morceau, qui joue à cache-cache avec Sonic youth, avec une touche plus anglaise dans la rythmique (et le chant?), on est comme à la maison. Si les morceaux sont à la hauteur des prises de son et du mix, on ne va pas s’ennuyer.

J’ai trop été bercé au son du “rock indé” du tournant 1990 pour renier le bonheur que je tire de cette musique. Mais Yeti Lane ajoute à cette influence un côté authentiquement sixties. Là où quantité de réussites actuelles ressuscitent le shoegaze à la Ride/My bloody Valentine, comme le font the Joy formidable ou the Pains of being pure at heart, Yeti lane part du même point pour empruntre un tout autre chemin.
Voilà un disque qui commence très rock. Un rock sans psyché, un rock à refrain, bref du rock. Mais quand un groupe de rock profite d’un “pont” pour lancer un solo de guitare, Yeti lane propose des envolées qui font plutôt le clin d’oeil au progressif ou au post-rock de la bande de Constellation.

L’histoire du rock est affaire de pattes et de synthèse. Certains sont si forts à créer leur son qu’on ne peut que les citer. D’autres ont l’ambition, plus mesurée, de trouver leur originalité à partir des ingrédients qui sont à disposition.
Ce qui peut donner des évocations surprenantes, probablement involontaires. Car on peut toujours vous dire que sur Black soul le chant sonne vraiment comme le groupe Unrest, ça ne vous dira sans doute pas grand chose. Pourtant tout le morceau pourrait être un inédit de ce groupe méconnu, jusque dans les petites faussetés de la voix dans les aigus.
Une fois engagé dans cette voix, Yeti Lane ne roule plus les épaules, maintenant que la glace est rompue on peut discuter calmement entre potes, et avec Think it’s done, on se dit que Orouni, le jeune prodige français, doit souevnt prendre part aux repas.

Et l’originalité, là-dedans? L’originalité qui vaille le coup, on la croise rarement. On prend souvent plus de plaisir à suivre un vrai groupe, doté d’une personnalité et d’un réel talent d’écriture. Comme Yeti Lane.
La saveur d’un disque est définissable jusqu’à un certain point. Autant il saute aux yeux que cet album est plus réussi que le Radiotransmission des Chicros, malgré un même pari patchwork, autant on aura du mal à dire pourquoi ce qui cloche chez les seconds est réussi chez Yeti lane.
L’ingrédient qui tient le tout est peut-être une forme de sobriété, une modestie non feinte. Grâce à quoi les cuivres de Tiny correction ne sonnent pas comme une tentative réfléchie de “faire comme” (les Pales fountains, par exemple), mais seulement comme le choix de se faire plaisir.

On se laisse prendre. Le temps retient plutôt ceux qui développent un son, une patte plus originale, mais dans le fond des disques comme celui-ci, extrêmement bien faits, fort joliment écrits, ne méritent guère moins d’attention.
Dans le foisonnement actuel de groupes doués à tenir au coin de l’oeil, comme 1973 dont on vous a déjà parlé, Yeti lane tient sa place avec applomb. Largement constitué d’anciens de Cyann et Ben, Yeti lane devrait convaincre leurs anciens fans de continuer à les suivre. Si on ajoute qu’ils sont signés chez Clapping music, le label de Centenaire ou Encre, la bonne impression se confirme.

Lonesome George, qui débute de manière un peu bateau, pour nous embarquer dans une mélodie qui vous colle le doigt sur la touche replay, résume bien le tout. Le cerveau nous dit que c’est un groupe mineur, mais ce sont nos oreilles qui auront le dernier mot, les bougresses.

L’album sort le 17 septembre, et Yeti lane passe le 26 septembre à la Maroquinerie avant de fondre sur Londres.

Pas de bêtise les gars, maintenant que vous avez promis, il va falloir tenir :-)



Comments

10 Commentaires


  1. 1 Christophe on août 15, 2009 8:48

    Woputain ! Bon b’en on a tous perdus avec ce summer fake album avec la notice que tu nous a pondus… :o/

  2. 2 rififi on août 15, 2009 10:46

    haha ! je me suis dit la même chose :-)

  3. 3 arbobo on août 15, 2009 10:54

    c’est dire si la pochette est moche, alors :-/
    exactement ce que leur musique n’est pas.

    y’a comme un souci :-(

  4. 4 lyle on août 15, 2009 12:32

    Je suis loin de partager to enthousiasme.
    Un album sympathique, mais en rien mémorable.

  5. 5 arbobo on août 15, 2009 12:36

    mémorable non, pas assez original pour ça.
    mon principal reproche est là, avec un manque d’unité.

    mais chaque titre ou presque est très bon, et vraiment très bien fait et produit.
    cela dit, vu l’élévation actuelle du niveau, il en faudra plus pour entrer dans mon top de l’année, je suis d’accord :-)

  6. 6 benoit on septembre 22, 2009 11:09

    oui un album vraiment intéressant ! Loin d’être parfait, mais très attachant.

  7. 7 Ska on septembre 22, 2009 16:24

    Niveau pochette atroce, je recommande particulièrement celle de The Asteroid Galaxy Tour, sorti hier, et qui vaut mieux, musicalement, que le dégueulis qu’un apprenti graphiste a torché sur Photoshop…
    http://fubap.org/bignothing/wp-content/uploads/2009/05/the_asteroids_galaxy_tour_fruit_small_giants.jpg

  8. 8 arbobo on septembre 22, 2009 16:27

    uh uh
    tu anticipes un billet à venir, mais effectivement mieux l’acheter les yeux fermés, au sens propre ^^

  9. 9 Ska on septembre 23, 2009 10:21

    ah, chouette, tu as aimé aussi…
    je les ai vus à Rock en Seine, c’était fort plaisant…

  10. 10 arbobo on septembre 23, 2009 12:19

    yep, et ils repassent samedi à la Maroquinerie en belle compagnie (Kim !!!!!!!)

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