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Savages, Verity Susman : éruption au Nouveau Casino

par arbobo | imprimer | 24fév 2013

Verity Susman, en liberté depuis le split d’Electrelane, présente son personnage comme “Un homme qui prétend être une femme qui prétend être un homme. Et inversement.” Pour ouvrir le concert de Savages, dont la leader s’est trouvé un pseudonyme d’une autre nationalité que la sienne, c’était un choix judicieux et bougrement thématique.

Jeux d’identité, faux-semblants musicaux (en quel siècle, en quel genre musical sommes-nous?)… Ces considérations sont vite balayées par une éruption bruyante et contrôlée, sensuelle et classieuse.

Verity a mis quelques morceaux à trouver ses marques et nous faire entrer pleinement dans son show. Démarrage en douceur, où les projections grotesques et irrévérencieuses en fond de scène détournaient presque notre attention. Puis les beats ont pris le dessus. Dans un registre pas forcément très original (après Austra ou Zola Jesus on a l’impression d’être en terrain connu), elle enchaîne des morceaux de plus en plus dansants, qu’elle distord et bouscule.
Nous sommes chauds. Parés pour le plat de résistance.

Savages, c’est la rumeur qui monte patiemment, pas après pas, single après EP. Une vidéo de concert (postée ici-même), une signature évidente sur le label Pop noire (entre vieilles connaissances), leur ont valu de passer au festival des Inrocks, ce qui est rare avec aussi peu de morceaux gravés, et bientôt Coachella et Primavera. Ce n’est plus une trajectoire ascensionelle, c’est carrément une fusée programmée.

Oubliez John & Jehn et sa moitié féminine. Oubliez Camille, et laissez vous dévorer par la captivante Jehnny Beth. A la fois sobre et opératique, d’un charisme à décoller les planches de la scène, Jehnny nous bouffe tout cru, les yeux fixés sur elle, l’oreille tendue vers son moindre souffle.
Avec la magnifique Faye Milton, qui matraque ses fûts avec une joie enfiévrée, elles sont les deux éléments mobiles et expressifs. Une batterie musicale en diable, capable de rester un morceau entier presque sans battre les peaux pour cingler les cimbales.

Presque aucun regard entre ces quatre là. Pas besoin. Les Savages sont réglées comme une horloge, ou comme une bombe plutôt. Le son est parfait, la puissance n’en est que plus impressionnante. Nous voilà en 1979 avec Gang of four, en 1980 chez Joy division, nous sommes en 83 et on assiste à l’enregistrement du live fabuleux de Siouxsie, Nocturne
Une telle colère maîtrisée, met les sens en éveil. La séduction est à peine là, dans l’élégance des tenues noires, dans la beauté des traits, elle est surtout tapie dans l’animalité qui justifie le nom du groupe. Quatre vives panthères, qui en éclair, savent bondir à grand bruit! Il y a du Battant là-dedans, en plus post-punk, en plus puriste, peut-être un soupçon de violence en plus!

Le frisson qui parcourut notre échine n’a d’égal que le sourire bête et béat qui ne quitta pas notre face. Même l’absence de rappel, et son soupçon de marketing, n’a pas atténué la puissance du choc ni rompue l’onde de bonheur. Ce concert hantera longtemps nos nuits sans Kim Wilde, il faudra beaucoup pour oublier que ces quatre filles nous ont laissé dans le vent.

un extrait de leur live EP I am here



Comments

2 Commentaires


  1. 1 Christophe aka Mario on février 25, 2013 11:40

    Concert terriblement puissant.

    verity d’abord, très intéressante, on dirait du connu mais c’est intense, avec ces projections à la Linder Sterling derrière.

    Savages, ensuite, carré, mené au petit poil, on sent la préparation presque marketée vers la sortie de l’album. On se croirait à Londres en 84, revitalisant 79 (Gang of four, Wire) et balançant tant un son dance (New Order, le Cure de The top, Siouxsie…) et une sauvagerie de la rythmique qui cache presque la voix. mais là, on sait que c’est fait exprès, pour faire presque roots, limite punk.

    mais tout me semble calculé, on fait du vieux avec du neuf, mais c’est un produit des années 2010. Encore plus réussi qu’Elastica (mais moins groove).

    Brefle, un super concert, deux super artistes, mais quelque chose de très produit et calculé m’empêche d’adorer.

    Et une belle salle au son terrib, quand même.

  2. 2 arbobo on février 25, 2013 11:45

    c’est vrai que le market pointe son nez,
    mais on voit tellement d’artistes gavés de talent qui ne percent pas faute de marketing…

    je mets ce concert sur le même plan que celui que j’ai vu de A place to bury strangers, pour situer un peu le niveau de la déflagration :-D

    (et avec une qualité de son identique, ce qui signifie littéralement : hors du commun)

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