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S… comme “session”

par arbobo | imprimer | 3fév 2011

La session, c’est un concert où tu n’étais pas. Mi fantasme. Mi arnaque. Un live sans en être vraiment un.

Personne n’a jamais acheté un billet pour une session, soyons sérieux. Et puis cette manière d’arriver la goule enfarinée, se mettre les pieds sous la table, jouer deux petits trucs vite fait et repartir avec un au-revoir de la main en pensant déjà à la bière qu’on va boire avec les potes de label, c’est un vrai truc de branleurs.

N’empêche. La session, ce commerce florissant, c’est un peu le graal des fans. L’instant de vérité.

Le top, ce sont les Peel sessions, enregistrées durant des décennies dans l’émission de John Peel sur BBC1.
La plupart sont restées inédites et circulent sous le manteau, comme celles de Cat Power (une version de 38 secondes de Freebird a vous retourner les poils, et c’est un euphémisme). Mais dans les années 80, le label Strange fruit a été autorisé à en graver un bon nombre, plutôt les meilleures et les plus célèbres.
D’une sobriété exemplaire, la pochette du 30cm porte en tout petit les noms des artistes passés chez Peel (Theatre of hate? ça a vraiment existé?), et en plus gros l’artiste du disque qu’on tient entre les mains. D’où les photos chiantissimes qui illustrent ce billet. Sobre, pas très joli, mais d’une valeur artistique et sentimentale difficile à égaler. Et de moins en moins facile à trouver en vinyle après avoir pullulé durant les années 80.


Sans en être devenu un  vrai collectionneur, je peux m’ennorgueillir d’en avoir quelques beaux specimens :-)
A commencer par the Go betweens, acheté des étoiles dans les yeux, quelques mois avant d’assister médusé à la réunion surprise de Robert et Grant en banlieue de Niort. Il y a des souvenirs associés qui ne manquent pas de sel, et c’est justement ce supplément d’âme que contiennent les sessions.

En réalité c’est souvent un cadeau au public, ces sessions. Du live, comme leur nom l’indique, une prise unique comme une session d’enregistrement “direct”. Parfois en groupe, parfois en solo, un moment gratos et des versions alternatives qui parfois n’ont rien à envier à celles gravées sur l’album. Il y a des variantes, avec ou sans public. En direct (Peel sessions, Black sessions de Bernard Lenoir). Ou pas… comme les “sessions” vidéo qui souvent sont plus des clips que de véritables sessions, ne serait-ce que par la présence de plusieurs caméras et le montage ultérieur. D’ailleurs la Blogothèque parle de “concerts à emporter”, ce qui est un poil différent.

La session d’enregistrement, évidemment, c’est ce qui se passe entre le moment de l’entrée dans le studio et la sortie. Une petite partie d’un processus étalé sur des semaines voire des mois. Aucun rapport. Car John Peel a réinventé le mot, par sa seule pratique, par son seul entêtement à nous faire entendre les artistes autrement.
Aucun rapport en effet avec ces sessions “moment volé” dont il eut l’intuition, où l’artiste vient rendre visite à l’animateur d’une émission. Comme Keren Ann que je dévorai des yeux, dans les studios de Radio Néo. Ou comme Cat Power qui vint sans faire de chichi dans l’émission Planète Claire. Une émission associative qui mérite le mini culte underground dont elle fait l’objet, pour sa capacité à faire entendre dans leur vérité nue tous les artistes qui sont nos héros de demain.

Pour se rappeler l’époque où les vieux mous étaient des jeunes aux doigts tranchants, le Fire in Cairo de the cure chez John Peel en 1978. Vous pourrez comparer avec la version que vous avez chez vous :



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