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Luz ardiden

par arbobo | imprimer | 21nov 2006

Un jour (non non, pas une nuit, la nuit c’est fermé), je vais dans l’excellente librairie-disquaire Parallèles (libraire en neuf, et disquaire d’occasion, mieux vaut pas chercher ça a l’air compliqué). Et là, je me fais un petit plaisir.

Je me mets à feuilleter un album que le dessinateur Luz a consacré à la musique. Ce fana de rock indépendant fait notamment dans Charlie Hebdo des bandes sur les concerts et festivals auxquels il assiste. On prend une leçon de bon goût et, comme d’habitude, on se marre, parce que Luz est un grand dessinateur. Un très grand, même. La preuve, il doit mesurer au moins 3 centimètres de plus que moi. Le vendeur, comme d’habitude toujours prêt à vous faire une gentillesse, me tint à peu près ce langage : “vous savez, le dessinateur est dans le magasin, en train de regarder les disques, si vous voulez il peut vous faire une dédicace”. Présenté comme ça, ça avait l’air acquis, j’en ai déduit que Luz avait ses habitudes dans la boutique, ce qui n’a rien d’étonnant.

Alors je lui ai fait dédicacer un album. Pour un ami, qu’il a rencontré il y a des années, et qui lui a apporté à l’époque un sujet d’article pas dégueu pour Charlie Hebdo : la 1e grève dans un McDo en France. Il s’en souvenait, et a fait une dédicace en conséquence. Voilà donc un album que je comptais m’offrir et qui m’est passé sous le nez ;-)

Luz ressemble assez fidèlement à ses autoportraits, mais en vrai on se rend mieux compte de son style décalé et très travaillé, et de sa gentillesse. Je n’ai jamais compris, soit-dit en passant, qu’il soit péjoratif de trouver quelqu’un “gentil” (cynisme de l’époque…).

Entre autres qualités, Luz est antifasciste (voir son remarquable Les Mégret gèrent la ville) et féministe. Ce qui a l’avantage, lorsqu’il chronique un concert de PJ Harvey, de Peaches ou d’un groupe féminin, de nous épargner le cliché sur les filles “qui en ont” et autre débilités que les amateurs de rock se croient obligés de déverser pour justifier le fait qu’ils puissent écouter de la musique faite par des femmes. Il y en a qui n’ont pas encore intégré que PJ Harvey est peut-être la plus grande artiste vivante du rock (ou alors ça leur fait mal au cul, et alors bien fait pour eux).*

Et comme le garçon a tout compris, un autre de ses albums est tout bonnement intitulé Faire danser les filles. Il en parle souvent, des filles, que ce soit celles déjà citées ou Le Tigre, qu’il entend dans un festival, tout excité parce qu’il les connaît depuis peu et refroidi en entendant des branchouilles blasés lancer “Le Tigre ça fait 2 ans que c’est fini”. Moi aussi, je crois, je les ai découvertes quand elles étaient déjà sorties du ghetto underground. Tant pis. On peut pas découvrir tous les artistes à leur premier disque ou leur première scène. D’ailleurs la satisfaction de connaître avant les autres me paraît très vaniteuse. Et si vous êtes habitué-e de ce blog, vous aurez compris que je m’y connais en vanité ;-)

* oui j’ai écrit la plus grande, je ne suis pas “que” gaga de Cat Power ;-)



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