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Topic: des disques...
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Julia Kent, Green and grey. La corde raide.

par arbobo | imprimer | 10mar 2011

On n’a pas envie de dire grand chose d’elle. Malgré la photo de son site, qui donne envie de pouvoir l’approcher, se laisser embobiner par la longue liane tatouée. La biographie serait trompeuse.
La celliste aux pieds nus, la compositrice contemporaine au bras de gothique, l’image est trop parfaite et laisse supposer une dose de calcul.

Pourtant il n’en est rien, car disque après disque Julia Kent creuse son sillon avec une constance jamais prise en défaut, loin des songwriters à qui elle prêta main forte aux côtés de Joan Wasser. Une musique simple et répétitive, au sens des maîtres américains, Philip Glass en tête car il fut le premier du lot à rejoindre le camp de la mélodie.

C’est là que Kent évolue. La corde raide, on comprend mieux pourquoi ces pieds nus qui aident la silhouette gracile à rester suspendue. A mi-chemin de la répétition et la “composition”. Au-dessus du vide, car il aspire l’oreille de l’auditeur comme le regard du funambule.

Le vide. Et le soupçon se déplace. Ces boucles maîtrisées, ces ambiances taillées pour le public ecclectique, moderne, crossover, dégagent une impression de facilité. C’est le faix du genre. C’est ce qui, malgré les innombrables écoutes de ses disques précédents, Delay, Last day in July, nous a fait repousser encore et encore cet article.

Alors quoi? Se laisser prendre comme ça, sans même résister? C’est l’évidence de ces morceaux, leur simplicité trop simple, qui nous avait rendu perplexe, mais c’est à la même évidence que l’on se rend.
Green and grey, ce disque ne plaira ni aux puristes du public “contemporain” ni aux adeptes de l’ambient, à moins qu’il ne les réunisse (comme peut le faire le peintre Cy Twombly à qui elle rend hommage). Il y a trop peu dans ce disque pour convaincre de sa grandeur, mais il y a, justement, suffisamment peu pour qu’on admire son bel équilibre.

Suspendue, Julia Kent, au-dessus des champs dont elle rapporte des enregistrements. Aérienne, tisseuse de nuages, Julia Kent a fini par nous avoir. Comme ce Guarding the invitations dont le titre narre notre relation, invitation longtemps différée mais honorée, finalement, avec joie.



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