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Etienne Jaumet, La visite

par arbobo | imprimer | 30déc 2014

Un album d’Etienne Jaumet, c’est toujours un événement en soi. Du moins ça devrait l’être, s’il avait une notoriété proportionnelle à l’excitation que provoque l’écoute de ses disques.
Le talent de ce discret parisien pourrait le placer quelque part entre Kraftwerk et Etienne de Crécy, mais on peut se demander s’il ne se sent pas plus à son aise loin des couvertures de magazines.

De la techno, et du psychédélisme (voire du prog? argh), Jaumet a appris l’art de développer patiemment une ambiance, d’amener sur la longueur le moment d’après. Il a retenu une autre leçon des années rave et des nuits au Rex : si c’est bon, il faut que ça dure. Etienne Jaumet est fait pour les clubs, et les dernières parties de concert où il n’y a personne après lui pour l’obliger à terminer son set avant que ce soit le bon moment.

Que ce soit avec son compère “Cosmic” Neman Herman Düne, dans le duo fabuleux Zombie zombie, avec Richard Pinhas ou aux côtés d’autres amis comme Lisa Li-Lund (sur son album Big crunch theory), Jaumet apporte toujours un plus. Une tension. Une couleur, aussi, aussi bien avec son saxophone qu’aux machines (qu’il a nombreuses, souvent customisées).

Dans La visite, Jaumet revisite un sous-genre prisé d’une poignée d’amateurs, le récit fantastique musical. De la deuxième moitié des années 1970 à la première des années 80, des artistes ont “raconté” en musique, sans chant, sans même la technique hybride du chanter-parler (décrite ici). Avec les Hypothetical prophets, le français Bernard Szajner utilisait ce procédé. Des morceaux de space funk (Peace maker, de Rosko) ont donné aussi de beaux résultats. L’utilisation de sa propre voix n’est pas sans point commun avec un autre français, Rodolphe Burger, bien que leurs univers musicaux se croisent si peu.

Le résultat nous emmène dans une ambiance beaucoup plus filmique que s’il s’agissait de vraies “chansons”. Tout sauf un hasard, puisque Zombie Zombie a repris plusieurs thèmes de films de John Carpenter, faisant au-moins aussi bien que le maître. Comme pour un film, on recommande donc fortement une écoute intégrale et dans l’ordre des morceaux. Pour les plus poètes d’entre vous, d’autres évocations sont possibles, dans le sillage d’Aquaserge, en particulier l’inoubliable bande originale composée par Alain Goraguer pour La planète sauvage. Mais il y a chez Jaumet toujours quelque chose de nocturne, et de peu enfantin, comme son jeu de saxophone. Revêtez votre combinaison spatiale et joignez son équipage.

Etienne Jaumet, La visite, Versatile records, novembre 2014



Comments

1 Commentaire


  1. 1 Mario on janvier 31, 2016 19:27

    Mais Ui ! C’est exactement ça !! Je ne l’aurais pas dit autrement. Je viens de découvrir cet album en achetant le vinyle chez Exodisc et je n’arrivais pas à décrire cet effet filmique.

    Merci ;)

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