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Topic: bandes originales, transversales
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Et ça chante, les comédiens

par arbobo | imprimer | 26mai 2006
Ma note du 20 mai sur les chanteurs/euses passés à l’écran m’a donné envie de voir le cas inverse.
Chose promise, chose due.

On en trouve pas mal, des comédiens qui passent au chant, comme Sandrine Kiberlain ou Agnès Jaoui ou Bruce Willis. Mais c’est rarement intéressant, les piètres 45tours de Daniel Auteuil en témoignent (écoutez-les sur Bide et musique), ou encore les tentatives d’Isabelle Adjani ou Catherine Deneuve. Quoique le rock FM des 2 albums de B. Willis soit audible, insipide mais audible.
A ce carnage, deux exceptions, et pas n’importe lesquelles : Marilyn Monroe et Jeanne Moreau. Le plaisir qu’on a à les écouter chanter est immense. Entre la fragilité de Marilyn, réelle et jouée à la fois, et le côté joueuse mutine de Moreau, on a là deux séductrices qui vous collent aux lèvres un sourire coquin et vous tiennent les poils des oreilles tout dressés. Deux beaux antidotes quand une journée commence mal.
Toutes deux ont interprété des chansons enlevées et superficielles, en quelque sorte ce qu’on peut imaginer de mieux dans la catégorie “divertissement”. Si la moitié des divertissements pouvait seulement s’approcher de ce niveau là, ce serait merveilleux. Que Marilyn, qui n’était pas aimé du public pour son intelligence bien réelle, soit restée dans nos oreilles pour avoir chanté “poo poo pidoo” ou “diamonds are a girls best friend”, voilà qui colle tragiquement au destin de cette femme. Je suis moins chagrin pour Jeanne Moreau, qui a certes chanté “t’as p’tet pas des bras d’athlète, t’as p’tet pas le torse velu, mais je t’ai dans la peau Léon”. Mais Jeanne Moreau a largement eu l’occasion de prouver qu’elle est une grande lectrice et femme de culture.

Essuyons notre larme à l’oeil et faisons la courte.

Ca n’est pas toujours aussi charmant. Marlène Dietrich n’est pas mal en Lili Marlène, mais on aura pitié de Jean Gabin en ne qualifiant pas de “chant” ses disques. Hors catégorie, le vieux (et hors course, tout court). Honnètement Jean Yanne n’a pas fait beaucoup mieux, mais au moins il  avait des paroles.

Parmi ceux que tout le monde connait, Fernandel trimballant son Ignace ou Félicie repris en choeur. Mais je préfère Bourvil, ça pisse pas plus loin que la cuvette mais Salade de fruits c’est un souvenir d’enfance, un parfum de mon grand-père qui connaissait tellement de chansons que même mon père s’étonnait d’en entendre certaines de sa bouche pour la 1e fois. 50 ou 60 ans après, il était capable de ressortir intactes des mélodies fredonées dans sa jeunesse. Pas la moindre des ironies pour un homme qui a été laminé les quinze dernières années de sa vie par la maladie d’alzheimer. Rentrez les mouchoirs (bis).

Evacuons le cas particulier des acteurs qui sont amenés à chanter dans un film. Contrairement aux films de Jacques Demy ou presque personne ne chante vraiment (dans Les demoiselles de Rochefort Gene Kelly ou Danièle Darrieux chantent leurs parties, mais ni Catherine Deneuve ni Françoise Dorléac), dans 8 femmes de François Ozon les 8 comédiennes chantent pour de bon, faisant d’ailleurs la preuve que la plupart n’ont pas de qualités de chanteuse (en particulier Emmanuelle Béart, ce qui n’enlève rien à sa performance épatante).

J’ai un peu écouté l’album d’Agnès Jaoui, Canta, sans me décider à l’acheter. J’aime beaucoup cette femme, pas uniquement la comédienne ou la réalisatrice, et je crois que j’ai un peu peur d’être déçu. Etre déçu par Isabelle Huppert, que je chéris comme comédienne, ne me dérangerait pas, parce que je ne la trouve pas admirable admirable du tout ni touchante humainement. Avec Jaoui, ça tient un peu de ce sentiment pseudo-amoureux qu’on peut avoir pour des personnes célèbres, ce truc qui fait qu’on se dit que si on la rencontrait on s’entendrait bien avec elle. Puéril. Je sais ;-/

Une autre exception, une autre femme qui occupe une place particulière. Anna Karina, actrice toujours un peu perdue dans les films de Godard, chanteuse troublante (Ma ligne de chance, dans Pierrot le fou). Anna Karina pour qui le déjanté génial Katerine a composé un album précédé d’une tournée commune (en 1999).

J’ai déjà parlé de Nico ici. C’est l’occasion de rappeler qu’avant de devenir célèbre par le chant et le mannequinat, elle a été élève à l’actor’s studio de Lee Strasberg, et qu’elle a joué dans La dolce Vita. Excusez du peu. Dans un style moins intéressant Kylie Minogue, aujourd’hui reine des dancefloor, a elle aussi débuté par la comédie, à 8ans dans une série inconnue ici, puis dans Neighbours qui a eu son petit succès hors d’Australie.

Tombons de haut.
John Travolta a pondu des disques qui puent bien derrière les oreilles. Je peux vous le dire, j’en ai! C’est moins écoutable que Jeanne Balibar, dont l’album m’est tout de même tombé des mains, honnètement. Natacha Régnier chez son mari Yann Tiersen, pas mieux. Véronique Janot? Ah, quel-le trentenaire ne se souvient pas de son Aviateur? C’était beau comme une pub Herta.

Reste Lambert Wilson. Il est bon en tout. Il est grand, il est beau, il fait chier un max. Trop de talent, je jette l’éponge (eh, c’est une expression, une éponge toute neuve, ça va pas non!). Pour les Américains on a plus de choix. Ne serait-ce que Will Smith, qui se défend pas mal. David Mac Callum, dont l’album instrumental a été réédité il y a 3-4 ans chez Capitol, était le Ilia Kuriakin des Agents très spéciaux. David Soul, le Hutch de Starsky (je me comprends) a aussi fait des disques audibles. Mais ceux qui valent le coup sont plus jeunes. Juliette Lewis, qui a fondé un groupe de rock bien basique et bien rapeux, the News. Et puis Vincent Gallo. Voilà un type ahurissant. Grand acteur, réalisateur remarqué (je n’ai pas encore vu son Buffalo 66), il est aussi rocker. Vous vous souvenez de Arizona dream? A un moment, le petit bar du coin fait une scène ouverte ou un radio crochet minable. On peut jouer ce qu’on veut. Gallo monte sur la scène et annonce qu’il va interpréter une scène de La mort aux trousses. Il est à fond dedans, il VIT la scène du film. Mais ce crétin a choisi la scène de l’avion, quand il est paumé à l’arrêt de bus,. Pas une ligne de dialogue, il ne fait rien que courir et se jeter par terre.

Robert Mitchum fait partie des cas particuliers. D’abord parce qu’il est rédiviste, et dans des styles différents. Son disque le plus connu ne contient que des calypso. On peut pas dire que ce soit un genre qui a bien vieilli, ni qu’il était le meilleur à ce jeu là. En fait autant comme acteur il mérite un culte autant comme chanteur ça rentre par une oreille pour sortir par l’autre. Ca fend le coeur de dire ça d’un type aussi admirable à l’écran, mais franchement ses mambos et cha-cha sont presque tous à oublier. Il y en a au moins deux morceaux à sauver tout de même, Ballad of thunder road, un morceau un peu country dans lequel il tire son épingle du jeu. Et sa version de Sunny est franchement pas mal.  Il y a tout de même une chose très troublante dans son chant. Oh, il chante juste, ce qui ajouté à son charisme suffit pour acheter au moins 1 de ses disques. Non, le trouble est ailleurs : quand il chante on dirait qu’il a un accent étranger. Pas sur Sunny, mais sur plusieurs chansons. Quand Birkin a un accent en chantant en français, je comprends. Mais là, il va falloir qu’on m’explique. Tu m’as bien eu, Robert.

Je voudrais finir sur deux coups de coeur, une femme au destin trouble, Claudine Longet. Pour plusieurs générations, Claudine Longet c’est un minois attendrissant et une scène toute douce dans la furie de La party, de Blake Edwards. Dans la chambre de la jeune femme, elle se met à la guitare tandis que Peter Sellers l’accompagne vaguement aux maracas. Le morceau, nothing to lose, a très longtemps été absent de la bande originale du film alors qu’il est presque plus célèbre que le film lui-même. Je ne m’étends pas, parce que je sens que je vais consacrer un billet un de ces jours à Claudine Longet.
Peter Sellers a aussi donné la réplique à une grande actrice dans une chanson-sketch qui me fait toujours rire. Dans Goodness gracious me, il incarne le médecin de Sophia Loren, qui vient lui conter que son coeur s’emballe en présence d’un certain homme… médecin.  C’est frais, c’est malicieux, et le charme de Sophia Loren emporte tout sur son passage. Pour un peu j’y serais aussi sensible qu’à la magnétique Claudia Cardinale.

Aucune prétention de ma part à l’exhaustivité. Au contraire je serai ravi que vous me surpreniez avec d’autres exemples. (non, pas Sim, pitié j’ai dit pas Sim !)



Comments

1 Commentaire


  1. 1 arbobo on août 16, 2011 12:18

    parmi tous les ajouts qu’on pourrait faire,
    mettons Mélanie Laurent, si omniprésente dans les médias qu’elle serait en voie de kad méradisation. Son album n’est pas mauvais, c’est juste qu’il contient 1 seul titre vaguement varié d’une plage sur l’autre… ça fait peu :-/

    et Thom parle ici d’Adam Goldberg,
    http://www.legolb.com/2011/08/goldberg-sisters-is-actor-happy.html

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