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Dream of life - Patti Smith en diagonales

par arbobo | imprimer | 19déc 2008

Après vous avoir fait profiter du trailer, il est temps de vous parler de ce DVD, Dream of life. Fruit de 11 ans de compagnonage avec Patti Smith, ce film fait partie des inclassables. C’est tant mieux.

Quel est l’objet de ce film? Patti Smith, mais cette réponse ne nous éclaire pas. On la voit peu sur scène, on la voix peu écrire, jouer, chanter, même vivre finalement on la voit peu.

Sous une certaine sagesse formelle, Steven Sebring propose une évocation. Le matériau doit se fondre avec son objet, n’est-il pas? Or Patti Smith est poétesse, artiste plus que “rockeuse” malgré la place qu’elle occupe dans cette musique. D’ailleurs celle qui enfant voulait devenir La Callas s’amuse de sa réputation.
“It’s always funny when people ask you ‘how does it feel to be a rock icon?’ I always feel like… Mount Rushmore.”*

L’objet lui-même est soigné bien que sobre, belles photos, livret fourni et lisible, Medici a fait un bon travail.

On est vite embarqué par ce film, dont le montage nous fait vite oublier tout rapport au temps et évite tout ennui. Peu de plans larges, peu de plans séquences, et puis surtout cette sensation curieuse d’être dégagé du temps, malgré un montage assez rapide. C’est un photographe qui filme une photographe, après tout.
La chronologie est fluctuante, d’autant qu’aux 11 ans de tournage s’ajoutent les souvenirs de Patti Smith et quelques images d’archive. La figure de Robert Mapplethorpe est partout présente dans ces souvenirs, sans pathos aucun malgré cette urne en bois contenant une partie de ses restes.

Patti Smith a Charleville sur les traces de RimbaudPatti sur la route, Patti au Japon, on la suit. Patti avec ses enfants, avec ses parents, Patti avec Sam Sheppard, Tom Verlaine ou Philip Glass… La seule chose qui ne convainc pas est cette alternance de couleur et de noir et blanc, sans justification. C’est un poil dommage car ce film évite généralement la gratuité et les effets faciles.
L’unité du film vient de cette voix off, Patti Smith qui nous guide par ses textes. Curieux personnage que cette artiste, si paisible et calme au quotidien, préférant sortir son vieux polaroid que faire de longues phrases. Mais sur scène, c’est une autre femme, une guerrière. Les images de concert arrivent tardivement, mais résonnent d’une rage communicative. On n’écrit pas Power to the people pour rien, et Patti Smith n’est pas du genre à s’amollir avec le temps, “we indict you, George W. Bush”.

On ne compte pas les beaux moments qui émaillent le film, je ne les citerai pas tous. Tout de même, la peintre nous raconte comment elle s’est fait engueuler à une exposition parce qu’elle aime toucher la toile des peintures. C’était un Modigliani ! Elle est touchante aussi lorsqu’elle évoque le désarroi de Jackson Pollock à l’idée que Picasso avait déjà tout fait, “mais Pollock a pris les gouttes qui coulent du cheval de Guernica pour construire sa propre peinture”.

Qui attend une biographie de Patti Smith restera un peu sur sa faim malgré la tonne d’informations qu’elle nous fournit sur elle-même. qui attend un documentaire retraçant une carrière sera un peu bouscullé.
Celles et ceux, en revanche, qui veulent rencontrer Patti Smith, seront comblés par ce moment, cet objet, ce quoi déjà? Ce dvd, parait-il. On ne sait plus trop.

Tant mieux.

* “C’est toujours curieux quand on me demande ‘qu’est-ce que ça fait d’être une icone rock?’ Ca me donne toujours l’impression d’être… le mont Rushmore.”



Comments

7 Commentaires


  1. 1 Christophe on décembre 19, 2008 7:10

    Ces brodequins sont très objectivement un signe d’hostilité envers son encore président.

    Sinon, pourquoi n’ai-je jamais réussi à être fan de celle dont j’ai Easter et Horses dans les oreilles depuis que j’ai 8 ans, et en k7 à 12, et vinyl à 16 ? Hm ?

    Je me lancerai en reconnaissant que j’ai toujours ressenti, surtout au moment où ça s’est vraiment joué (à16-18 ans donc, lors de sa redécouverte et du grand jugement sérieux : les disques de ma soeur et de mon frère méritent-ils canonisation ou poubelle ?) sa rage trop molle (à côté de Boudoni ou des B52′ par exemple), sa musique trop triste (les goGo’s plus funs), et pis pas assez de grâce à côté de Kate Bush ou Peter Gabriel (me demandez pas pourquoi je la classe avec tous ces gens là, question d’époque perso je crois).

    Brefle, quand 10 ans plus tard je découvrais PJ…

    Mais OK, je ferais un effort, je taxerai le dévédé d’Arbyebye un de ces 8.

    Blanc.

  2. 2 Christophe on décembre 19, 2008 7:10

    Sinon excellent le coup du Mont Rushmore ! Ca aurait mérité d’être dans le Kikadi de la grande époque ! ^^

  3. 3 Christophe on décembre 19, 2008 8:01

    Noir

  4. 4 arbobo on décembre 19, 2008 10:38

    christophe, je crois bien que c’est ce film qui m’a enfin convaincu d’apprécier patti smith.

    jusque là je la mettais dans la catégorie des “incontournables dont mieux vaut ne pas dire de mal peut-être qu’un jour je comprendrai”

    Il faut dire aussi que Horses…. bref je préfère ce qu’elle a fait plus tard, à commencer par Easter que tu cites, et son très beau “because the night” qui a bercé mon enfance.
    Quant-à la rage, elle est impressionnante au travers des images live de ce film, un commando rock en action.

  5. 5 Ama-L on décembre 19, 2008 13:44

    Bon, je sais pas si c’est moi mais j’

  6. 6 Ama-L on décembre 19, 2008 13:45

    Ah… traîtrise ! J’allais écrire que je comprenais rien à la nouvelle navi d’arbobo.fr, mais en prime ça publie quand j’ai rien demandé !!
    Finalement je suis moyen geek sur ce coup.

  7. 7 arbobo on décembre 19, 2008 14:02

    ça c’est quand on appuie sur la touche “tab” sans s’en rendre compte ^^

    la navigation, elle se fait
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    c’est un peu différent de ce qu’on pratique le plus souvent, mais je crois qu’on s’y fait vite :-)

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