Dépêchons! Mes disques en retard.

par arbobo | imprimer | 26jan 2010

Les périodes de “rentrée”, on ne fournit plus,
entre les disques reçus et les mails de relance on hésite par moments à casser la tirelire et embaucher à tour de bras ^^
Mais comme on n’a pas de tirelire, on vous cale quelques petites brèves parce que si on n’a pas que des coups de coeur il y a aussi quelques disques qui méritent mieux qu’un silence poli. Sans pour autant qu’on s’enflamme.

Nick and the mirrors

AH, le piège ! On reçoit un titre du EP, un seul, alors on répond gentiment que de toute façon on ne parle pas d’un disque qu’on n’a pas entendu en entier.
Là c’est un peu la déception, comme quoi la stratégie de n’envoyer que le meilleur titre n’était pas idiote, et la notre de juger sur pièce pas infondée ;-)
En réalité c’est plus ambivalent que ça, il y a un petit truc sympa dans ce que fait Nick and the mirrors. Sue est même très réussi. Le chant un peu hésitant y compense des breaks taillés à la hache. C’est assez enlevé, et dans les meilleurs moments on approche le premier album d’Orouni, ou Mostar diving club. Le son de guitare et son relatif manque d’invention est déjà plus décevant. Sur Once upon a child, les couplets (et cette guitare atroce en intro et en pont) ne sont pas à la hauteur du refrain. On your own ou Long haired teenagers sont assez fade, par la suite. Le 7 titres se termine correctement mais sans brio.
Nick and the mirrors revendique l’héritage des grands songwriters mélodistes de la fin des années 60. Plus de modestie dans les inspirations affichées apporterait moins de contraste ^^
D’autant que les 60s ne s’entendent guère, alors autant jouer franchement la carte d’une modernité dont il n’y pas à rougir. Vous aurez plusieurs concerts en février et mars pour juger sur pièce.

Uniform motion

Certes, ce nom commence à paraître familier aux lecteurs de blogs musicaux. Mais n’oublions pas que c’est la seule promo que puisse se permettre un groupe autoproduit comme Uniform motion.
J’ai tendance à trouver que le premier album Pictures était meilleur, plus enlevé (Rain and soil, notamment). Mais ce Life se défend pas mal non plus. On y trouve par moment une influence de Cocoon, à d’autres ce mélange assez moderne de folk acoustique et de sons électroniques qui ont donné le meilleur avec Broadcast 2000 ou James Yuill. Belles influences et, sans être les plus connues, assez classieuses. Uniform motion fait de la belle ouvrage, arrangements et production sont à la hauteur, et ce chant rentré, un peu sussuré, pourra faire penser à Marie-Flore (ou à Thom Yorke sur Storm eye). Dans les morceaux les plus doux, on voit bien que Uniform motion atteint ce que Nick & the mirrors ne fait que viser vainement. Détail révélateur, UM réussit de vraies intros, sobres mais élégantes.

Le truc rigolo, c’est ce retour insidieux, souterrain, de Talk Talk chez les groupes actuels. Entre Shearwater dont c’est une influence importante, la reprise en 2008 par Rowland S. Howard, la postérité du groupe de Mark Hollis se porte bien. C’est leur plus gros tube, Such a shame, qui avait droit à une grosse coupe de printemps sur Pictures. Une reprise réussie. Et qui convient bien à l’atmosphère cottoneuse dans laquelle ils nous embarquent le plus souvent. Mention spéciale à Roll over, que Ramona falls ou Barzin auraient volontiers signée.

Mais les reprises sont à double tranchant. Elles soulignent aussi les faiblesses des titres originaux. Tout est bon chez Uniform motion, mais on ne peut s’empêcher de trouver qu’il manque un petit quelque chose, un élan, une énergie, pour nous laisser vraiment baba.
Cela dit, on peut télécharger leurs disques pour 5€ seulement (le double pour un CD), alors n’hésitez pas à faire un tour et vous lancer, car ces gars là sont tout de même doués.

the Voluntary butler scheme

On en était à quel revival, déjà, rappelez-moi?
Samedi c’était seventies, et on a eu une spéciale 80 y’a pas longtemps. Sixties? Vous êtes sûrs?
Sixties bien entendu, suis-je bête. Ce son de guitare inspiré du genre “garage”, et cette admiration pour les Beatles qui transparait constamment laissent peu de doute. Pas de jaloux, on ne se dispute pas, chez the Voluntary burler scheme les Beach boys et les Kinks sont là aussi.
Les fioritures, claviers, cuivres, sont moins bien maîtrisées, mais au moins on ne s’ennuie pas.
C’est pas mal du tout, tout ça, et Alarm clock nous fait même taper du pied. Quand Multiplayer arrive, on se retrouve tout de même bien emmerdé. Encore de nouvelles influences, plus groovy et plus américaines, pour un des titres les plus réussi et le plus charmant (mais pas tant que le Tabasco sole pompé aux Jackson 5).
Troisième groupe sur trois qui filtre la voix, le gimmick devient un peu lassant. Pourtant il s’en faudrait de peu pour qu’on se laisse totalement embarquer par ces morceaux, souvent réussis. Mais entre brass band, anti-folk à la Herman Düne (the Eifeel tower & BT tower), il faudrait choisir, ou aller dans un groupe qui a déjà son identité (en même temps, il en vient, justement). Dès qu’il ne cherche plus à en jeter, c’est soudain un beau morceau, l’excellent  Hot air balloon heart. Voilà la voie à suivre, Rob!
Quel revival? On n’arrive même plus à les compter. Rob Jones lui-même n’en sait tellement rien que le titre de son album affiche benoitement son incapacité à choisir : Breakfast, dinner, tea. Comme quoi on était prévenu du risque d’indigestion ;-)

Erin McKeown

Encore un disque difficile à juger que Hundreds of lions, on y verra plus clair dans quelques mois. Commençons par la fin, Seamless, qui donne l’impression d’avoir été enregistrée sur une usine désaffectée (et investie depuis par les oiseaux). Lente, triste, assez dépouillée, elle nous laisse tout penaud, après ce titre on n’a envie que de profiter du silence.


Seamless

Alors quel dommage, honnêtement, qu’Erin McKeown ait forcé sur les arrangements en cours d’album.
Tout de même, vous allez bien râler un peu, me dire que “mec, quand même quoi, elle est chez Righteous babe records (le label d’Ani Di Franco), toi qui est féministe ça devrait te parler”. Et ça me parle, mais oui n’en doutez pas :-)
Mais quoique bien gaulée, difficile de ne pas entendre en (put your fun back in the ) Funeral autre chose qu’une reprise de Little 15 de Depeche mode. Isn’t it? Hundreds of lions est tout aussi réussie et peu originale, à chacun de retenir plutôt ou l’autre aspect. Et ce son de guitare sur Santa Cruz, c’est plus que je ne peux en supporter.
Alors pourquoi parler de ce disque?
A cause de ses passages les plus sobres, où la guitare acoustique et la voix d’Erin se marient pour le meilleur. Un petit brin de Suzanne Vega, peut-être, traîne par là (You, sailor). The foxes a du chien, et tire un bord vers Sophie Hunger.
Finalement la question qui se pose, est quel album de McKeown écouter? Je me demande si je suis bien placé pour répondre, je n’en connais que 5 (sur 8)! Chacun a sa couleur, mais oublions tout de suite le live. Elle a souvent versé dans un  style rétro, entre blues, jazz et cabaret (sauf sur ce nouvel album), avec plus de réussite que lorsqu’elle s’attaque à la pop ou au rock, pour lequel elle a parfois la main lourde.  Vous l’ignorez encore, mais ce qu’il vous faudrait d’Erin McKeown, c’est un best of… qu’elle n’a pas ;-) Alors à tout prendre, procurez-vous Sing you sinners, de standards de jazz, c’est son plus réussi. Ou allez la voir en concert. Mais une fois qu’on l’a entendu en français dans Coucou, on regrette qu’elle fasse autre chose que du jazz.

Elle sera ce jeudi 28 à Paris, à la Java.

Alors comme ça vous aussi vous trouvez qu’il sort décidément beaucoup de disques? :-)



Comments

7 Commentaires


  1. 1 Benjamin F on janvier 26, 2010 13:42

    Je te trouve bien dur avec le Erin McKeown ! Je ne l’ai pas encore suffisamment écouté mais j’aurai tendance à dire qu’il s’agit d’un très grand disque de folk très varié avec des instrumentations successivement riches, épurées voir électroniques :)

  2. 2 arbobo on janvier 26, 2010 18:16

    pas si dur que ça, j’y vois aussi de jolies choses,
    mais je ne raffole pas des arrangements,
    et la ressemblance avec little 15 ne t’a pas frappé?

  3. 3 yosemite. on janvier 26, 2010 18:46

    Voluntary Butler Scheme : voilà un album qui m’a bien plu et complètement passé inaperçu…
    Effectivement, ce côté pop touche-à-tout peut paraître parfois un manque de… “décision” mais il y a du talent chez ce garçon (à l’instar de Jeremy Warmsley peut-être)

  4. 4 alex twist on janvier 28, 2010 9:50

    grosses influences pop 60s chez the Voluntary Butler Schem c’est net, mais garage niet! :)

  5. 5 alex twist on janvier 28, 2010 9:51

    Scheme avec un “e” à la fin c’est mieux
    moi je l’ai trouvé cool ce disque - un truc pas trop prise de tête frais et bien foutu!

  6. 6 arbobo on janvier 28, 2010 9:52

    j’écris trop vite : je pensais au début de l’album avec sa prod pleine de réverb,
    mais pas au style musical je suis d’accord alex.

  7. 7 arbobo on janvier 28, 2010 10:59

    bien foutu, on est d’accord,
    d’ailleurs si je pensais le contraire je n’aurais pas mis de vidéo,
    mais comme d’habitude quand ça part dans trp de directions, ça finit par m’agacer ^^

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