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Topic: cat power
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Dear Chan

par arbobo | imprimer | 30oct 2006

Après un premier teaser consacré à Cat Power, voici en revue la première partie de sa discographie.

Cat Power a été publiée assez jeune, ce qui n’est que justice quand on a un talent aussi étourdissant que le sien.
Et visiblement, la jeune Chan Marshall composait ses pépites depuis un bon moment déjà. Une époque où elle avait les cheveux courts.

Dear Sir, paru en 1995, et Myra Lee, sorti en 1996, sont tirés en réalité d’une seule session d’enregistrement. Il a fallu beaucoup de sagesse pour renoncer à mettre tous ces excellents titres sur son premier album, pour frapper fort d’entrée. Il faut du temps pour se familiariser avec une nouvelle voix, un nouvel artiste, et les albums pléthoriques s’y prêtent mal, on oublie les titres, on finit par se dire “tu aimes la 13? moi je préfère la 8″. Je ne sais pas la raison pour laquelle ces 2 disques sont sortis dans 2 labels différents. Avant de se fixer chez les excellents Matador records, Cat Power a bourlingué de label en label, changeant entre chacun de ses 7 premiers disques avant de se fixer.

Pour l’anecdote, il y a un point commun entre Cat Power et les Pixies. Leurs deux premiers albums ont, dans les deux cas, un titre en commun. C’était Vamos pour les Pixies, et c’est Rockets pour Cat Power.

Ainsi, en réalité c’est en 1993 que Cat Power a sorti son premier disque, un single, Headlights, publié par Making of Americans. Elle a 21 ans.

Deux autres singles sont parus en 1996, avant son 3e album, chez Matador, What would the community think? Je ne trouve pas très heureuses ses premières pochettes de disques, mais l’essentiel n’est pas là.

Cat Power a construit son succès progressivement.  Elle a grandi disque après disque, jamais coqueluche des médias ni feu de paille. J’ai fait sa connaissance avec son 4e album, Moon pix.

J’ai mis du temps à l’acheter, car j’étais tombé sur une critique très mitigée de ce disque. L’auteur de la note avait préféré le précédent.

Pas moi. Sans débordement passionnel, je me suis surpris à écouter le disque 3-4 fois dans la journée, puis les jours suivants j’ai compris qu’il me plaisait vraiment. Moon Pix a une grande unité, c’est un disque très doux, très orchestré, un disque qui vous prend dans ses bras et où on se sent si bien qu’on n’a pas envie de bouger. Chan Marshall considère, dans une interview, que Cross bones style est le morceau dansant du disque. Elle a parfaitement raison, mais il est dansant avec tant de légèreté et de douceur qu’on a du mal à le sortir du contexte du disque, parfaitement tendre et lent. Car Chan Marshall est toute de sensibilité, d’affection. Regardez ici le clip de Cross bones style, il est sympa et effectivement assez dansant.

Moon pix a été pour Cat Power l’élargissement de son succès. Il est si doux que j’ai pu lire une énormité sur un de ses albums suivants (dont je ne parlerai pas aujourd’hui). Il serait un passage de Cat Power au rock… Or les premiers disques de Cat Power montrent qu’elle a toujours fait du rock.

Lorsque Cat Power est à la guitare, elle pose souvent des accords simples sur un rythme peu rapide, écrin rêvé pour sa voix de bruine, qui charrie sa tristesse à coeur ouvert.
Lorsqu’elle passe au piano, elle me tire des larmes en quelques mesures et je regrette de ne pas être croyant pour pouvoir lui allumer des cierges. En un mot, ça me fait de l’effet ;-)

Mais d’abord cette douceur des sonorités, cette relative lenteur du tempo, est chargée par les paroles d’une violence immense. Lorsque Chan nous parle du chaos, de vies brisées, d’attentes déçues, elle ne dépeint pas la souffrance, elle la vit si intensément qu’on sort parfois fragilisé de son écoute. La souffrance fut parfois si grande qu’elle a failli renoncer  à la musique après ses premiers disques. Jusqu’à ce que les morceaux de Moon Pix s’imposent à elle. De grands morceaux, dont les eaux sont agitées en profondeur de courants violents.
Mais la violence ressort parfois aussi musicalement. Ce n’est sans doute pas par hasard qu’en 1994 elle est en première partie de Liz Phair, ni qu’elle se lie par la suite avec Steve Shelley de Sonic Youth, qui l’encourage à continuer.

Le clip de Nude as the news dévoile une chanson de classe, issue de What would the community think? Mais la version qu’elle interprète à la télé est nettement plus tendue et habitée. Sur le fil du rasoir et débordante d’une puissance définitivement rock rock rock.

Le mot “folk” ou “folk-rock” me vient en premier pour évoquer Cat Power. Mais on voit tout autre chose en regardant cette prestation magnifique :-)
Cat Power n’est pas née avec Moon Pix. Elle était déjà une grande artiste, comme le prouve la vidéo. Sans offense, c’est considérablement mieux que le clip officiel. C’est même plutôt une bonne nouvelle, à la fois qu’un artiste sache ne pas refaire à la note près la version studio, et qu’en public sa musique gagne en profondeur.



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