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Battant + The eyes in the heat, la Maroquinerie, 02/02/2012

par arbobo | imprimer | 6fév 2012

Il fait bon quitter la surface du monde, froide et lisse comme un lac figé, pour s’engloutir.

Les verres s’entrechoquent et leur tintement rythme le froissement de manteaux, pulls et écharpes qui dévoilent progressivement des visages rougis. La Maroquinerie se remplit et se prépare. Les bonnets ont fait place à des tempes en dégradé subtilement couvertes par des longues franges sombres. Et personne ne semble pressé.

Une file tranquille se forme, aussitôt aspirée vers le bas, les mines creusées s’éclairent à mesure qu’elles gagnent le niveau inférieur. Noir et blanc, un peu de gris, les visages sont redevenus hâves et le vestiaire du public est ton sur ton avec la ligne de Kill the DJ, label à l’honneur ce soir.

Quelques mètres sous le givre, c’est la cold wave sévère de The eyes in the heat qui nous cueille. Zizi Kanaan flotte dans une veste improbable, le batteur impose une cadence obsédante de galérien, et Oliver Ho cingle nos tympans de riffs coupants. En pénétrant sous terre, c’est un tunnel vers le Berlin de 1980 que nous venons d’emprunter.
Le sexe underground, disent leurs morceaux. La voix caverneuse de Zizi est comme noircie de khôl. Séduisant et martialement dansant, TEITH fait monter le température sans perdre son détachement apparent. Le velours d’une Siouxsie saisissant le pic à glace d’un Charles de Goal ou Marquis de Sade. Le talkover rajoute à l’impression de saut dans le temps, la touche rewind est restée enfoncée et personne ne veut appuyer sur stop.

Amateur, dit leur premier EP. Menteurs, rétorque-t-on, couverts de sueur et électrisés par l’atmosphère lubrique, nos yeux encore rougis par la chaleur.

Abri anti-aérien ou mess de base souterraine? On relâche la pression en en vidant quelques unes, et la légèreté des rires ne masque pas l’impatience dans les regards.

La salle est comble, l’attente aussi. Battant n’a jamais été aussi nombreux. On les a connus duo, trio, et maintenant quatre silhouettes occupent la scène de la Maroquinerie. Orchestrations enrichies, renouvelées, groupe carré au possible, Chloé Raunet tient une formation de choc.
Les morceaux gardent leur minimalisme originel, mais c’est un vrai groupe de rock qui balance du gros. Les épaules ondulent, définitivement libérées des couches de blousons, les bras se lèvent et les regards, eux, sont rivés à Chloé Raunet.
Sourire en coin et regard mutin, elle mange la scène et ne laisse pas une miette à ses acolytes. Les lois de l’attraction appliquées au rock. L’oeil brillant, Chloé fait oublier en quelques mots la sécheresse de ses martèlements, toute amusée de s’adresser en français au public pour la première fois, elle nous fait profiter d’un accent savamment dosé entre Londres et… Toulouse.

As I ride with no horse nous prend d’entrée, mais pas une seule minute l’atmosphère ne se dissipe. Entassés dans notre cave comme autant de complotistes rock, notre ferveur transforme la crypte en fournaise. Acclamé, Radio Rod ne sera pas le point d’orgue mais le début d’un final fracassant. On a eu un final digne de ce nom, mais personne ne partira avant d’en avoir eu un second.
Et là, portée par un public chauffé à blanc, Battant revient, Chloé guitare en mains. Court mais brutal, Old school, baby est une vraie montée vers le plaisir. Un vrai manifeste, qui nous ramène aux racines berlinoises, à l’électro-punk de Nena diaboliquement sexuelle et dancefloor, poussée vers the Gossip.

C’est avec la version enregistrée par Battant qu’on vous laisse savourer le reportage photo de Chrystèle !

Retrouvez les diaporamas du concert ici.

battant-old school, baby by killthedjrecords



Comments

3 Commentaires


  1. 1 Christophe (aka Mario cavallero Jr) on février 6, 2012 19:44

    Après avoir découvert hier ce deuxième album, bien plus convaincant (le premier n’était pas déplaisant, il faudrait peut-être que je le réécoute, j’ai probablement manqué quelque chose), je savoure ce billet, à l’écriture et aux photos belles et glaciales. C’est vraiment l’hiver, et c’est vraiment bien.

  2. 2 rififi on février 6, 2012 20:09

    ah ben ça m’aurait bien plus tiens, zut :-)

  3. 3 arbobo on février 7, 2012 8:26

    c’est vrai que sur scène Battant est encore plus fort que sur disque, mes loulous :-)

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