Rock en Seine 2011, J 2 &3 : on tient le bon bout

par arbobo | imprimer | 29août 2011

Trois jours de festival, entre deux semaines de boulot, ça fait vite long. Ajoutez comme un envie de grasse mat’, et les concerts de 14h30 passent curieusement à l’as. Bah, de toute façon, au bout de 4 heures de son on sature et on perd l’envie d’en écouter plus, on n’écoute plus que soi, “j’ai mal au dos gnagnagna, et pis aux pieds, peuta peuta peuta, et chuis bourré, comment je vais rentrer? ben ils sont passés où les potes, ils étaient là y’a deux secondes?”
Alors j’ai fait des bouts, des bouts de festival, des bouts de concerts, loupant parfois le début, parfois la fin, mais oubliant rarement de me faire plaisir.

A Rock en Seine en 2011, y’avait 4 scènes. Pile le bon nombre, ça fait une oreille ou un oeil pour chaque, si on s’organise bien. Quoique, les trottinettes sont visiblement interdites, tout comme pisser sur les palissades, mais les mecs aiment bien pisser sur les palissades ça leur rappelle quand ils étaient petits il y a 20′000 ans et qu’ils pissaient toujours dans la nature. La nostalgie, parfois…

A Rock en Seine en 2011, le seul stand de bouffe marqué “bio” sert des portions minuscules de trucs froids paumés au fond d’un wrap pas chaud non plus, et je sais pas ce qu’ils mettent dans le vin mais ça fait apparaître des mecs en sweat rouge qui font des saltos arrière en sautant depuis les barriques. Le stand bio tourne-t-il à la ganja? Sinon y’a une meuf je sais plus son nom, au stand de prévention SIDA elle a décroché le record, moins de 4 secondes pour enfiler une capote, j’aurais peur des brûlures mais bon, bravo quand même.

Ok j’en fais des caisses, mais après deux ou trois ans sans y mettre les pieds je me suis régalé, malgré une prog assez sage, un temps maussade, et un son presque toujours trop fort. Malgré une énorme envie d’être ailleurs et tellement plus important à faire. D’ordinaire je fais des festivals “ouverts”, répartis sur plusieurs sites (Inrocks, LFSM, Bourges, Nouvelles scènes, Rockomotives…), et l’ambiance est nettement différente. Là on sent l’importance des bénévoles, et celles de stands de bouffe et de bière aussi, bon sang pourquoi s’enfiler le 58e kebab de la saison alors qu’on a du curry rouge thaï ou des sandwiches de foie gras maison sous le nez :-)

Apparemment je n’étais pas le seul à être content de mon festival (complet les 3 jours, ce n’est pas toujours le cas), et il le faisait sentir le public. Sale public les parisiens? Chiants, froids, pas cool? C’est parfois vrai jusqu’à l’insupportable, mais c’est souvent faux, et j’ai vu un public qui danse, qui encourage, donne de la voix, qui prend la pluie avec bonne humeur.
Et qui danse, brandit les bras, un public cool quoi, pile ce qu’il fallait aux finlandaises du Corps mince de Françoise, épatées de voir tant de monde rester pour elles malgré l’abat d’eau et de voir tant de volontaires pour héberger Emma sur leur canapé (je parie qu’elle fait le coup à chaque fois, mais chaque fois la fille ou le gars du public croit trop qu’il a un ticket, c’est pas mignon ça?).
Avec un son plus dur que sur disque, et un peu plus électro que leur pop habituelle, on aurait cru un after du concert de CSS de la veille. Mais en blond.  Et le son n’était pas si fort que ça, ce qui est bizarre parce que les ingés sons à Paris c’est une majorité de sourds complètement irresponsables dont le  but avoué est de te donner des acouphènes. Y’a des coups de batte dans les rotules qui se perdent.

Austra, honnêtement c’est mieux sans l’image, elle se la pète, elle est grandiloquente, alors que musicalement c’est bon. Autant dire que c’était bien vu de manger sur la pelouse à 50m de sa scène. J’ai quasiment pas quitté la scène de l’Industrie en trois jours, à peine si j’ai vu la grande scène ou celle de la Cascade. Ah si, houlala malheur, the La’s, ce groupe qu’on a tant chéri il y a 20 ans, pour une date unique… On comprend que plus personne ne veuille programmer ce vieux débris autiste. C’est la scène qui porte malheur ou bien? Il y a 4 ans on y avait pourtant vu une Bat for lashes rayonnante et conquérante. Le concert de the La’s? Ben… voyez plutôt les échanges de sms avec rififi, c’est encore le seul truc intéressant qui se soit déroulé pendant que le public se clairsemait, c’est dire…

Pareil, Anna Calvi, à la Cascade, pas convaincu du tout, on croit qu’elle compense son manque de chaleur et d’aspérités par un super professionnalisme, mais pas du tout. Elle fait des pains à la guitare (des tout petits, mais quand même), elle loupe parfois ses harmonies vocales, le genre de truc qu’on ne relève pas d’ordinaire mais chez une artiste sur-vendue depuis des mois et qui se la joue couverture de Vogue retouchée, ça convainc pas des masses.
Mais on s’en fout, pas vrai qu’on s’en fout? On a twisté comme un Fonzie avec Jim Jones review, j’ai même fait une vidéo où on voit des pieds qui bougent et des mains qui se lèvent, c’est pas un trop cool de public de dingue ça? Allez c’est parti comme au cinéma. Ah… ah bah non, j’ai un souci avec la vidéo, je l’ajouterai si je peux :-/

Mais c’est rien à côté des calories dépensées devant Yuksek vendredi, et Sexy Sushi samedi. Cette nana est complètement jetée, gravement tapée, et on a beau le savoir ça marche et merde quoi, ça fait du bien d’être à un festival installé pas lisse à 100%, où il y a quand même quelque chose qui dépasse. Un sein, par exemple, ou le bide du lutteur masqué qui rend poliment son sac à main à la fille de 16 ans redescendue dans la fosse après avoir secoué ses nibards et essayé désespérément de rouler une galoche à Rebeka Warrior.


Ben quoi, là où y’a du rock faut bien qu’il y aie du sexe. Et on en a eu là où beaucoup ne l’attendaient pas, avec Keren Ann. Malgré quelques ballades, on a beaucoup dansé, dansé, sauté, sauté, crié! Incroyable le groove de son enchaînement du Je fume pour oublier que tu bois de Bashung avec son dernier tube My name is trouble. Fallait s’arrêter là-dessus cocotte, ne pas avoir peur de l’apothéose, oublier tes bonnes manières de fille un peu sage et nous abandonner gibolles tendues et le sourire coquin. C’est pas parce que tu ne montre pas ton cul (Rihanna est là pour ça) que tes chansons ne doivent pas nous montrer le leur!

Pour finir, sur une touche curieusement franchouillarde quand on connaît mon goût pour les groupes venus des quatre coins du globe, coup de chapeau aux caennais de Concrete knives, que j’avais loupé à Niort et qui m’ont collé la banane, et bien profond. Rien que Greyhound racing est franchement tubesque et si je pers un ménisque à leur prochain concert faudra pas que je m’étonne.



Comments

4 Commentaires


  1. 1 camembert teuton on août 29, 2011 22:14

    “Chiants, froids, pas cool”. C´est pas les parisiens, c´est Paris. Faut aller à Berlin, les gars, c´est la-bas que ca se passe. C´est pas chiant, c´est pas froid (sauf, hem, de novembre à mars), et c´est ULTRA cool.

    Sinon, je viens de trouver la video du concert de The la´s: http://www.youtube.com/watch?v=6uloj587KS0
    Chais pas si ils sont autistes, mais ils ont carrement l´air d´avoir acces à une nouvelle drogue. Jpense que c´est le type de produit qu´il faut prendre en groupe, because quand tu es à jeun à coté, t´as envie de mettre des tartes. Et là, à voir la video, j´ai envie de les mettre, les tartes. Toi sur place, tu as du etre fumasse…

    Labizzz mon Mathieu

  2. 2 arbobo on août 29, 2011 22:34

    :-)

    mais je vais venir te voir t’en fais pas !
    Ouais Lee je sais pas quel truc il prend mais ça a pas l’air très bon, y’a des grumeaux je crois

  3. 3 Ska on août 30, 2011 10:42

    Héla’s !

    :-(

  4. 4 arbobo on août 30, 2011 11:43

    ouais ;-)

    remarque plus un concert est pourri plus on trouve des conneries à dire dessus, ça compense ^^

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