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Marie-Flore : l’interview de More than 30 seconds (version texte)

par arbobo | imprimer | 27juin 2009

Pour les réfractaires à l’audio, voici la version texte de l’interview que Marie-Flore nous a accordée pour la sortie de son EP More than thrity seconds if you please.

La chronique du disque et la version audio de l’interview (avec podcast) sont toujours disponibles :-)

On va surtout parler de ton disque, qui sort en septembre en CD et en digital sur idolweb.fr Il s’intitule…

More than thirty seconds if you please

 

Ce qui est un titre assez ironique

À multiples sens, oui.

 

On attendait un EP, mais on pensait que ec serait un 4 ou 5 titres, et on se retrouve aevc un 8 titres, un mini-album. J’imagine qu’on n’est pas arrivé là en une seule étape.

 En effet il y a eu plusieurs étapes. La premier a été l’enregistrement de 4 des titres, Trapdoor, sweet to the taste, while you were there et twist me round your little finger, qu’on a enregistrés dans un seul et même endroit, un studio dans une maison en Charente. Vu que j’avais déjà sorti le vinyl avec Empty walls et half past three, je me disais que c’était dommage de ne pas les mettre sur CD. La huitième, the soft divide, au début je ne pensais pas la mettre sur l’EP, enfin sur le mini-album, parce que c’est un side project, on a été plusieurs à travailler dessus (les Rare birds). Finalement j’ai écrit à Gregg Foreman en lui demandant s’il était ok.

 

Cet enregistrement en Charente c’était quand ?

C’était en août dernier. Il y a un an. Déjà…

 

Du coup on entend des chansons qui sont déjà un peu anciennes à ton échelle, mais finalement pas les plus récentes, que tu joues sur scène. Souvent les artistes sont plus fiers des dernières chansons qu’ils viennent de faire, ils y sont plus attachés.

C’est une question qui s’est posée. C’est aussi pour ça que j’ai mis autant de temps à sortir ce EP. Après la rencontre avec Gregg j’ai beaucoup beaucoup écrit de nouvelles chansons, dont j’étais plus fière. Je me suis senti progresser. Comme il arrive à chaque enregistrement, on est content pendant deux mois, puis après ça nous fatigue, on ne trouve plus ça très bien, et puis il faudrait tout remixer… Mais à la réécoute j’en suis toujours fière.

 

Est-ce que ce calendrier n’est pas lié, aussi, au choix que tu as fait (dans la mesure où ce serait un choix) de rester en autoproduction ?

Oui c’est un choix. Il y a eu plusieurs ouvertures, mais pour l’instant l’important c’est de continuer mon petit bout de chemin toute seule. Entourée des gens qui me suivent. C’était un choix, parce que si on attend… ce sont des procédures assez longues de signer chez quelqu’un.  Et moi il fallait qu’il se passe quelque chose.

 

Ce qui fait aussi que c’est bien un EP, c’est que lorsqu’on parle d’un album, on parle d’une certaine unité. Pas forcément dans l’écriture des morceaux, qui peuvent avoir écrits à des moments différents (elle termine la phrase à ma place), mais en tout cas dans l’enregistrement, dans la manière de mettre en son, de les produire.

Oui ce sont des studios différents, des personnes différentes, des époques différentes. C’est pour ça que ça n’est pas un album. C’est plus un resume, je sais pas comment appeler ça, un patchwork de ce que j’ai pu faire jusqu’à maintenant.

 

En plus de ces enregistrements tu as aussi deux clips, pour Empty walls et Trapdoor, alors que souvent les clips arrivent après le disque.

(rire) Tu es en train de me dire que j’ai tout fait à l’envers (rire) Cette histoire de clip vidéo, c’est parce que j’ai rencontré Gauthier Billote qui était tenté par tourner un de mes clips. Et photographiquement, dans l’image, on s’est retrouvés sur beaucoup de points. Du coup on a fait perdurer cette collaboration.

 

Les versions du disques sont assez voire très arrangées, très instrumentées pour certaines (elle finit la phrase en même temps que moi). Pour des gens qui t’ont vu plus d’une fois sur scène, on est d’abord un peu déstabilisé de ne pas retrouver les morceaux de la même manière, et surtout ce côté à nu, très près de l’os, qu’ils ont dans tes prestations live.

C’est un contraste qui apparaît forcément au bout d’un moment. J’avais ce désir d’arranger un peu plus ma musique, parce que s’entendre voix-guitare ça va un temps… Pour ces versions studio, je voulais qu’il y ait des batteries, des vents, un trombone, du piano, un Rhodes, ce genre de choses, que ce soit un peu plus « habillé ». Autant en live j’aime bien que ma musique soit nue, juste guitare-voix, autant sur des enregistrements on peut se permettre d’aller un peu plus loin. Et puis c’est aussi ça faire de la musique.

 

Ce contraste pose aussi la question du style auquel te rattacher. On a souvent lu que tu ferais du folk (elle soupire), et je défends fermement que tu fais du rock. Mais avec ces arrangements on dirait que tu a parfois tiré tes morceaux vers la pop.

Ah ? (rire) Pour Trapdoor, ce genre de chansons… Après c’est toujours difficile de se définir, de se mettre dans des cases. Je ne considère pas faire de la folk, même si la formation de base guitare-voix amène les gens à porter ce jugement. Mais je ne trouve pas ça non plus spécialement pop. Après, c’est vrai que Trapdoor est assez facile d’écoute, avec une batterie relativement simple, et c’est aérien. Mais je ne considère pas que While you were there est pop, ni Twist me d’ailleurs…

 

J’aurais plutôt dit Twist me, justement

Mais ça c’est la mélodie à ce moment là, plus que les arrangements en eux-mêmes.

 

Grâce à ces arrangements, on découvre aussi un peu plus tes influences que sur scène, et notamment le côté sixities.

Ah bon ? (rires)

 

Le solo de guitare sur Dizzy est très rock sixites, limite psyché.

Carrément. C’est en partie à cause de ce solo que je l’ai mise sur le disque. Un jour je suis allé enregistrer chez Séverin, et dans le morceau il y avait une sorte de trou à ce moment du morceau. Là il a sorti un son de sa guitare, c’était juste génial. C’est un son que j’adore, qui me fait penser à Brian Jonestown Massacre. Je lui ai dit génial, on garde, c’est exactement ec que je veux.

 

Ces versions très orchestrées, elles commencent souvent juste avec guitare-voix. Très sobrement, doucement. On a l’impression qu’orchestrer plus, ce n’est pas juste pour avoir plus de volume, de puissance, mais c’est pour donner plus de complexité.

Oui, c’est une évolution. Il y a très peu de morceaux qui envoient tout d’un seul coup, c’est important de faire monter la sauce. Ca vient ajouter des éléments… (elle hésite) j’ai un peu de mal à parler de ma propre musique (rire).

 

Tu parlais des vents, mais sur Twist me on entend de drôles de percussions, on dirait que vous avez improvisé avec ce que vous aviez sous la main.

C’est un peu ça, oui. On était dans un studio où il y avait des casseroles, des cuillers, tout ce qu’on peut trouver…

…dans un studio

Voilà (rire) Sur ce titre là je ne voulais pas d’une batterie « bateau ». Alors Norbert, qui a fait toutes les batteries, a commencé à faire tinter les fourchettes, les casseroles, c’est venu comme ça.

 

Restons sur Twist me, à la première écoute elle donne une impression de simplicité parce que le motif lui-même est simple et accrocheur. Mais à la réécoute on découvre une construction curieuse en trois partie (elle approuve). D’abord une intro assez courte, ensuite un passage de couplets reliés par des ponts mais…

…il n’y a pas vraiment de refrain

…et une troisième partie sans paroles à l’apparition du banjo, pour toute la deuxième moitié du titre.

Voilà. Ca, c’est une chanson que j’ai arrangée à peine deux semaines avant l’enregistrement. Au départ les chœurs et toute la montée qu’on entend à la fin, c’était destiné au live, je devais sampler mes voix. Et c’est resté en studio. Cette chanson elle est mélancolique, et en même temps elle a de la joie, on a enregistré un klaxon qui résonnait dans la cour… j’aime bien la manière dont elle monte. Je ne trouve pas que le refrain manque spécialement.

 

Et c’est un bon exemple de la manière dont, à partir de choses simples, tu trouves des formes qui s’éloignent rapidement du couplet-refrain traditionnel. Tu t’en émancipes très vite.
Oui (rire), dans la majorité des cas. Sauf peut-être deux, Trapdoor, et encore il n’y a pas trop de refrain non plus. Je n’ai pas cette culture du couplet-refrain. Quand on écrit, on essaie de voir comment on pourrait re-dispatcher, de façon à ce que soit plus construit, plus « écoutable ».  Je trouve pas que ce soit toujours utile d’obéir à la loi couplet-refrain-break-pont-pont-couplet-refrain-refrain…

Sur Trapdoor, tu utilises tes paroles un peu comme tu composes, en faisant évoluer une phrase ou une mélodie. Ca donne une impression de répétition et en même temps ça évolue. Cette alternance de « you probably don’t know me that well » / « you suddenly don’t love me that much”

Là effectivement ça tient plus aux paroles qu’à la mélodie. Mais les intentions sont différentes, les paroles ne s’adressent pas non plus à la même personne

 

Et finalement, pour t’entendre chanter en français, il a fallu qu’un américain te propose d’enregistrer à Philadelphie.

(Rire) Comme quoi… Je ne chante pas vraiment d’ailleurs, je parle, je sussure. Je chantonne… j’improvise.

 

Sur the soft divide, tout le passage parlé est en français. Est-ce que tu as traduit d’après les paroles de Gregg Foreman ?

C’est un méli-mélo, parce qu’il était très tard (rire). Il y a un passage dans la chanson qui dit « you can see it, you can feel it… ». Je me suis fortement inspirée de ça, même si ce n’est pas une traduction littérale. J’espère que ça fait passez le sentiment dominant de la chanson. Ce projet avec Gregg (les rare birds) était complètement dans la lignée de mon projet perso. Pour the soft divide, il a écrit les paroles, mais ensuite on a bossé ensemble tout ce qui est mélodie vocale, débit, les parties guitares, c’est un morceau sur lequel on est resté pas mal de temps. J’ai vraiment participé à la création de ce morceau.

 

Quand on s’était vu la première fois, tu parlais de la difficulté de te comparer aux autres musiciennes et chanteuses. D’ailleurs tu n’avais chanté qu’avec des hommes. Or récemment on t’a vue sur scène avec une choriste.

France, c’est d’abord une rencontre un peu bizarre, comme il m’en est arrivé peu. Elle connaissait déjà ma musique, et Gauthier qui doit faire son clip prochainement, nous a présentées. Le courant est passé tout de suite. Un soit je lui ai dit « dans deux jours je passe au Divan du monde, on se voit demain et on répète », et on l’a fait ensemble. C’est quelqu’un que j’aime beaucoup, et elle a une voix qui se marie bien à la mienne. C’est possible de chanter avec elle parce qu’aucune voix n’écrase l’autre. Je ne sais pas si le sexe importe beaucoup. C’aurait pu être la même chose avec un garçon, c’est plus une histoire d’affinités.

 

Mais l’an dernier tu disais que justement le sexe importe.

Toujours, mais je parlais plus de me comparer aux filles, ou d’écouter de la « musique de filles ».

 

Tu as pas mal de concerts prévus cet automne. Est-ce qu’on te verra en solo ou avec des musiciens, dans quelque chose plus proche du disque ?

 

Ca dépendra des dates, pour certaines je serai seule. Pour d’autres je serai accompagnée de France et certainement d’un autre musicien. Du coup on se rapprochera plus du disque. Mais on a décidé de travailler dans une direction un peu différente, un peu plus bruitiste. Ce sera un peu plus fou-fou. Plus expérimental

 
Merci Marie-Flore



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