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Topic: arbobo, transversales
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Français, une langue qui rock?

par arbobo | imprimer | 27nov 2007

On a vraiment pas de chance nous aut’ pov’ français, d’avoir une si belle langue. Le français serait si idéalement littéraire qu’on ne serait pas capable d’en tirer du bon vieux rock qui tache. Trop la honte.

Evidemment, si on s’en tient aux paroles de Téléphone (”argent, trop cher!”, du Baudelaire ou je m’y connais pas), ça plaide assez pour la thèse du : arrêtons le massacre. Et je reconnais qu’on ne pourra pas encore 150 ans se cacher derrière le cas de Noir Désir pour clamer “mais si, c’est hyper rock le français, écoute Tostaky merde quoi j’veux dire” (ou autre dithyrambe déclamée en vers ou quelques iambes finement scandées).

Le français a montré qu’il se prêtait parfaitement au rap, au reggae, je me demande en vertu de quoi le fameux “génie propre” de la langue l’empêcherait de rocker.

Déjà, une première chose est de se pencher sur la différence entre rock et pop, différence subtile et ô combien poreuse. Katerine, Autour de Lucie, Holden, Daphné, Higelin, Elli Medeiros, Dominique A, Manset, Bashung, Murat, Lavilliers, Miossec, vous les classez en quoi? Et encore les Rita Mitsouko, les Négresses vertes, la Mano negra, Marquis de sade…. Bref, vu ce qu’est la musique aujourd’hui, et vu aussi mes goûts, je préconise d’avoir une définition assez large, sinon on ne met plus personne dedans. Au passage, la discussion  a déjà commencé ici.

Longtemps je me suis couché tard, j’ai dédaigné le français, qu’il s’agisse de rock ou de chanson. Mélange, sans doute, de snobisme et de mon éducation rock qui s’est faite à coup de AC/DC, Supertramp, Cure, Pixies… La chanson je trouvais ça vieux (en plus je suis fan ni de Brel ni de Ferré), et le rock français je croyais qu’il se limitait à Téléphone et les Rita Mitsouko. Pour le reste, j’avais la littérature, avalée par centaines de pages. La lecture des Inrockuptibles aurait pu me déciller les yeux, mais elle n’a fait que transformer en énigme le nom de Jean-Louis Murat. Pendant ce temps, Niagara faisait tchiki boum, Blues trottoir trottait sur le top 50, et Stefan Eicher essayait de Déjeuner en paix. Tous ces tubes sympa mais pas fatiguants me confortaient dans l’idée qu’en France on ne faisait pas grand chose d’intéressant, et les étrangers en français non plus.
Puis je suis devenu moins snob, à force de fourrer mes oreilles un peu partout.

Pour le rock garanti pur porc, on a eu Strychnine (imbattable jusqu’à Noir Désir), Trust, Bérurier noir, les Roadrunners, No one is innocent, Buzy, ou aujourd’hui Dionysos, Mademoiselle K, Louise Attaque, Luke, Elli Medeiros, Deportivo… Voire aussi quelques bons titres de Niagara (2e période) ou même Axel Bauer (Eteins la lumière, on aime ou pas mais c’est du rock). Liste non exhaustive.
Je ne plaide pas “contre” le rock en anglais, j’adore Keren Ann qui chante plus en anglais qu’en français, ou les remarquables Jack the ripper qui ne chantent qu’en anglais. Si on aime l’anglais, qu’on écrit de bonnes paroles dans cette langue et qu’on sait la chanter, pourquoi se priver?

Ce que je cherche, c’est à démonter l’affirmation que le français n’est pas rock “par définition”. Et donc inciter à déplacer le problème, ce n’est pas la langue qui pose problème, permettez que j’insiste, ce sont (lorsque problème il y a) les paroles.

Pourquoi ce mythe persistant d’une langue “pas rock”? Je vois quantité d’explications, mais les premières qui me viennent ne sont pas très gentilles. Je pense tout simplement que dès qu’on est en français on se rend mieux compte des paroles qui sont à la hauteur et de celles qui sont pauvres. Car dès qu’on a des paroliers de grande classe, chanter en français ajoute une dimension au lieu d’en retirer une. Autrement dit, le problème n’est pas la langue elle-même, c’est plutôt le fait de savoir s’en servir. Ecoutez Manset, Bashung, Holden, Noir Désir, Rodolphe Burger, et osez dire que ce serait meilleur en anglais !
Quand les paroles ne sonnent pas c’est qu’elles sont mauvaises, c’est à dire soit mal écrites soit inadaptées à la musique. Et qu’on se rassure, on peut “sonner” sans devoir écrire de la littérature ou de la poésie, Mademoiselle K est une résussite magnifique de rock énergique et de paroles directes, touchantes, et qui “rockent”.

Peut-être aussi qu’on confond un peu nos propres attentes. Le rock n’est pas la “chanson”, pas plus que le blues n’est la techno. Hormis un monument, notre Neil Young-Lou Reed-Nick Drake français, Bashung, on voit mal qui peut nous offrir à la fois la puissance rock et l’émotion d’une Barbara. On ne peut pas attendre de tout morceau de rock qu’il atteigne de tels sommets.
Les paroles anglaises ont un avantage, la facilité. Puisque toutes nos grandes références rock sont anglophones (des Doors à Radiohead en passant par le Velvet, Cure ou les Pixies), il est plus facile de sonner “rock” en anglais, car les intonations, l’accent, nous permettent immédiatement un rapprochement avec des sons “rock” de référence. Mais ça reste assez léger, assez fugace comme sensation, et un bon rock en français sonnera toujours mieux qu’un morceau baclé en anglais. De même qu’il est plus facile d’avoir une allure rock avec un blouson et des chaussures en cuir, mais on peut avoir plus d’allure en costard qu’en perfecto si on porte des fringues bien coupées (cf les Talking heads). L’habit ne fait pas le moine et la langue anglaise ne fait pas le rock. Klaus Nomi chantait avec un accent teuton à couper au couteau, ne venez pas me dire que ça évoque des sonorités anglo-américaines. Quant-à tous les morceaux instrumentaux, on ne peut pas dire qu’ils comptent sur l’anglais pour les faire sonner correctement.

Et si tout simplement certains artistes français pop et rock avaient, contrairement à l’idée reçue, un niveau d’exigence trop faible envers les paroles? J’ai principalement cité des artistes que j’aime et qui s’en sortent magnifiquement (Valérie Leulliot n’est pas la moindre des parolières non plus), mais où en est le niveau général ? On va dire que je fais de la provo, mais je ne montre personne du doigt, je déplace le problème.

Faut-il vraiment que la même personne fasse tout, écrire, composer, chanter? Je n’ai pas le culte de l’auteur-compositeur-interprète. J’irai même plus loin, je trouve que la mystique qui entoure le fameux auteur-compositieur-interprète est source de disques moyens.
Bashung a eu la lucidité, l’intelligence, de s’entourer de paroliers. Ca n’est pas une faiblesse ou une lacune artistique de sa part, ça ne l’empêche pas d’être l’un des plus grands artistes français qu’on ait jamais connu (je pèse mes mots). Je ne suis pas musicien, mais je pense que c’est sans doute faire preuve de courage que de confier à d’autres l’écriture des textes qu’on va porter et devoir investir très intimement.
Je trouve certains artistes français trop peu exigeants sur le chant, alors que le moindre groupe éphémère anglais a un chanteur avec une vraie voix (sans aller jusqu’au caricatural Vincent Delerm, avouons qu’on a peu de vraies grandes voix). Rififi a une théorie là-dessus, elle nous en parlera. Je regrette tout autant un artiste ou un groupe qui ne cherche pas un chanteur lorsque le sien est moyen, que ceux qui ne cherchent pas de parolier alors qu’lis ne maîtrisent pas suffisamment cet exercice.
Auteur-compositieur-interprète…. s’il y a 3 mots c’est bien qu’il s’agit de 3 talents très différents. Lorsqu’on est Lou Reed, Cat Power ou PJ Harvey, on peut se permettre de cumuler les 3, mais je vous parle là d’artiste d’exception, des êtres à part. Gil Scott-Heron et Leonard Cohen sont d’abord des poètes montés sur scène pour du spoken word, et qui sont progressivement passés d’un simple accompagnement musical à de vraies et grandes chansons. Encore des exceptions. Renoncer à être PJ Harvey n’est pas un défaut ou un renoncement à faire de bons voire de grands disques. Au contraire, si cela permet de conjuguer ses talents avec d’autres, le résultat n’en sera que meilleur. Noir Désir ou Radiohead composent à plusieurs, et ne seraient pas les groupes immenses qu’ils sont si tel ou tle membre avait décrété qu’il composerait seul. L’ego mal placé dévore l’intelligence et sape le talent. N’importe qui peut viser haut. Mais pour atteindre le sommet, il faut aussi de la lucidité.
Les paroles, de l’aveu de beaucoup d’artistes et pas forcément des moindres, sont difficile à accoucher. Ils demandent donc autant de boulot que les musiques, c’est à dire beaucoup, la plupart du temps.

En lisant et entendant une certaine interview le sujet du jour a commencé à me démanger. J’aime beaucoup Keren Ann, et je trouve qu’en plus de tout le reste c’est une femme très intelligente. Or elle explique régulièrement pourquoi elle chante dans telle ou telle langue. Le français, dit-elle, convient mieux à la chanson, à l’expression des sentiments, tandis que l’anglais, plus direct, conviendrait mieux au rock. Je me demande si elle aurait eu la même analyse si elle n’avait qu’une seule langue maternelle (elle connait 4 ou 5 langues).
Intuitivement, j’ai l’impression que lorsqu’on n’a qu’une langue maternelle on ne se pose pas tellement la question de celle dans laquelle chanter, le raï, le rap, en fournissent quantité d’exemples. Le rap passait pour inexportable, indéfectiblement lié non seulement à la culture américaine, ses villes, son mode de vie, mais aussi à sa langue.
Moyennant quoi, on rappe, et parfois très bien, en français, en espagnol, en hébreu, en pakistanais, etc. Et les caractères musicaux font qu’on sait tout de suite que c’est du rap, tout comme on reconnait du rock ou de la pop, par ses dimensons musicales plus que par la langue des paroles.

L’idée reçue “le français c’est pas rock”, ne tient-elle pas plutôt à un complexe envers la variété? Il faut bien dire que dans les années 50 puis les années yéyé, les tubes français qui se revendiquaient pop et rock n’étaient que de pâles copies de tubes pas toujours très saignants, et dont les paroles étaient d’une fadeur honteuse. Depuis, la variété française n’a pas toujours rehaussé le niveau. J’y verrais volontiers la cause principale de la préférence des rockers français pour l’anglais. J’accuse même cette attitude de m’avoir fait croire durant ma jeunesse que Taxi girl faisait de la variété et m’en avoir éloigné trop longtemps (les lecteurs : ”hou !!!!”).

En même temps, il n’y a pas 36 solutions. Soit on écrit en anglais parce qu’on sait le faire et qu’on en a envie (Jack the ripper), et c’est cool, rien à dire. Soit on le fait parce qu’on n’est pas bon parolier et c’est une échapatoire, un pis-aller artistique, soit on le fait pour “ressembler à” (Libertines, Clash, Cat power, Sonic youth…) et c’est bien dommage, soit encore on le fait pour être certain de ne pas être confondu avec la variétoche. Mais si la seule chose qu’on a pour s’en différencier est de dire “baby” et “fuck”, c’est que la cause est perdue.

Le français rocke si on sait le faire rocker, voilà tout. Idem pour la musique, on est très capable de faire du bon rock ici, je m’en fais pas pour ça, et je reviendrai avec d’autres billets batailler pour cette idée. Et j’espère même en avoir convaincu quelques uns au passage ;-)



Comments

6 Commentaires


  1. 1 arbobo on novembre 5, 2009 21:03

    Commentaires
    Sans vouloir jouer au Zorro de l’ortho,
    c’est très beau de laire, mais comme dirait le grand Serge, ça ne prend pas d’e…
    (ou tu ne t’y connais pas :)
    Commentaire n°1 posté par Depil le 08/11/2007 à 09h10

    ah ouais quand même ^^
    tu sais depil, si je ne faisais qu’une coquille par article ce serait déjà pas mal ;-)
    pauvre de nous
    Commentaire n°2 posté par arbobo le 08/11/2007 à 10h18

    Bon, côté orthographe, je vaux pas un clou. Mais c’est : “longtemps je me suis couché de bonne heure”.

    A part ca, je suis bien contente de cet article, moi qui consomme exxentiellement du français, même si je peine à savoir si c’est de la Chanson française ou du Rock français.
    Par exemple : Louise attaque… rock parfois, mais folk souvent… Etc.
    Mais peu importe.
    L’article m’a inspiré 2 remarques :
    Les anglo-saxons ne se posent pas de questions : ils chantent en anglais parce que, évidement.

    J’ai entendu Nena chanté 99 Luftballons en anglais, franchement, c’est mauvais.

    L’avantage pour nous, quand on écoute un rock anglais, c’est qu’on comprend pas les paroles. Et dans certains cas, c’est un vrai soulagement. Ya qu’a voir l’anglais franchement fantasiste de la Mano Negra première période ou encore… tiens, moi, c’est The Cult dont les paroles me font toujours rire. Bref, vaut mieux pas comprendre.
    En somme, j’ai tendance à penser qu’en français, on est snobe. si on chante en français, faut que les paroles soient bonnes, sinon, ca vaut rien (à part : argent trop cher).
    En anglais, comme on comprend rien, on trouve que c’est trop bon, le son.

    Autre remarque à propos de la voix…
    Ya que les mecs qui peuvent se permettre de venir sur scène avec un filet de voix pendant que le public crie au génie : Dutronc ou Yann Thiersen, en passant par Gainsbourg et j’en oublie.
    Les nanas, même quand elles ecrivent comme Anne Sylvestre, ne peuvent être célèbre que pour leur chanson pour enfant (et pourtant, elle avait de la voix). Et quand elles ont la voix de Piaf ou Barbara, on en fait des icones, pour mieux s’en servir d’étalon face celles qui tentent de monter. Même quand on fait du mauvais, il faut de la voix, comme chez les chanteuses canadiennes.
    Et côté rap ou slam, Là où on ne chante pas beaucoup, pour l’instant, s’il y a des filles… y’en a pas beaucoup qui arrivent à dépasser, avec ou sans voix.
    Commentaire n°3 posté par leirn le 08/11/2007 à 11h15

    “Mais c’est : “longtemps je me suis couché de bonne heure”

    tu me connais mal ;oD

    Pour ce qui est des voix, jane birkin ou françoise hardy on du succès sans avoir de “vraie voix”, mais on le smettrait plutôt dans la case “chanson” voire variété diront certains. Pour Tiersen ou Gainsbourg, on est dans la galaxie rock, mais comme je le disais c’est pas du rock au sens strict. Le fait que tu les cites tous me renforce dans mon idée sur la frontière entre variété et pop, une frontière qu’une partie du public et des artistes tient à maintenir la plus étanche possible.
    Question de crédibilité? ou peur exagérée?
    Commentaire n°4 posté par arbobo le 08/11/2007 à 11h50

    Le problème du mythe de l’auteur-cimpositeur-interprète, c’est qu’il est le revers des paroliers et compositeurs qui bossent au kilomètre pour tout le monde. Facile de préférer un univers cohérent, même imparfait, à la production en série.

    Sinon il est temps que tu te mettes à écouter Dominique A un peu plus sérieusement ^^
    (il mérite amplement de figurer dans ton énumération aux côtés de Bashung, Burger ou Manset)

    J’attends la théorie de Rififi avec impatience. Personnellement les voix “faibles” ne m’ont jamais fait souci notamment dans la pop (j’adore Daho, qui n’est pas précisément un gueulard). La question c’est comment tu l’utilises. Des tas de gens supportent mal la voix de Dylan, alors que ses chansons vocalisées de façon plus “juste” sont tout simplement très différentes de ce que lui en fait.

    Arbobo, tu entends quoi par “transformer en énigme le nom de Jean-Louis Murat”?
    Commentaire n°5 posté par Ama-L le 08/11/2007 à 12h47

    pour dominique A c’est promis (si je compte tout ce qu’il me reste à découvrir comme artistes, on y passe la nuit).

    daho n’a pas une grosse voix, mais il chante bien, et son timbre est intéressant, c’est ce qui compte.

    pour Murat, longtemps je ne connaissais presque rien de ses morceaux et j’ai d’abord cru que la fixette des Inrocks sur lui était ironique. C’est dire si j’étais loin de saisir que des amateurs de rock pouvaient l’aimer. Situation énigmatique pour moi (comment EUX peuvent l’aimer LUI?). Aujourd’hui j’aime pas le bonhomme (misogyne à ce point, c’est rare), mais ses disques sont bons.
    Commentaire n°6 posté par arbobo le 08/11/2007 à 12h55

    Ah oui, tu n’es pas une fille, tu n’as pas eu un choc en découvrant la belle gueule de Murat chantant “L’Ange déchu”. Qui reste d’ailleurs un très bon morceau, quoi qu’en dise Murat d’ailleurs.
    C’était assez midinette comme première approche, mais ça m’a permis de continuer à le suivre.
    Je suis toujours étonnée quand je l’entends causer, parce qu’en effet, à chaque fois ou presque il me hérisse et je me dis, pourtant c’est le même capable de textes et de mélodies subtils, le même aussi qui dans ses collaborations fait preuve d’un goût infaillible (Camille, Armelle Pioline etc.). Comme quoi on n’est vraiment pas tout d’une pièce!
    Commentaire n°7 posté par Ama-L le 08/11/2007 à 13h30

    C’est vrai : Birkin ou Hardy, c’est plutôt du filet de voix d’autre chose.

    Quant à la frontière rock / pas rock… en fait, c’est toi qui a poussé la porte du problème, en y mettant des artistes que je n’y aurai pas mis. Alors, à partir de là, on pouvait tout faire.

    Il y a en particulier les groupes qui ont des chansons rock genre Tue-Loup ou Weepers Circus, mais surtout des chansons pas rock du tout. Alors, ca devient compliqué comme classement.

    Quant à Dominique A, Thiersen est le plus intéressant quand c’est Dominique A qui chante sur ses musiques (ou aussi une fille dont le nom m’échappe).
    Commentaire n°8 posté par leirn le 08/11/2007 à 14h38

    Je vois ce que tu veux dire sur les paroliers, en prenant l’exemple de Bashung, mais il me semble que celui-ci est un peu une exception dans le paysage rock français (ou alors, dans l’utilisation de paroliers, il faut se tourner vers des gens comme Johnny H. et ça on n’en a pas vraiment envie…). Je ne trouve pas beaucoup d’autres exemples viables.
    Daho écrit la plupart de ses textes mais fait parfois appel à la plume des autres (Jérôme Soligny par exemple). Globalement, les gens que l’on cite ici - ceux qu’on aime - écrivent eux-mêmes leurs textes. Ce sont donc bien, pour la plupart des auteurs-compositeurs-interprètes. Après, il y a bien sûr le paramètre “groupe” qui fait qu’on va écrire les musiques à plusieurs. Quand tu donnes l’exemple de Noir Désir, je ne crois pas que les textes étaient le fait des autres membres du groupe, les musique, oui, mais les textes c’était Cantat me semble-t-il…
    Dans le rock en France, les gens qui écrivent pour les autres sont souvent eux-mêmes des chanteurs. J’ai l’impression, dès que l’on sort de la variété, qu’il y a très peu de paroliers.
    Des exemples ?
    Prenons les albums de Françoiz Breut, tous trois magnifiques. Qui a écrit ? Elle très peu, mais surtout Dominique A, Jérôme Minière, Katerine, Philippe Poirier (ex Kat-Onoma)… que des chanteurs…
    Qui a écrit des textes (en anglais !) pour Charlotte Gainsbourg : Jarvis Cocker et Neil Hannon… Qui écrivait au début pour Keren Ann : Benjamin Biolay (un doute, était-ce les textes ou seulement les musiques ?)
    Mieux… On peut aussi penser aux deux albums de Jeanne Balibar où l’actrice a écrit quelques textes mais où l’on retrouvait Dominique A (encore lui), Rodolphe Burger ou Fred Poulet. Contre exemple toutefois avec Balibar en la personne de Pierre Alferi, touche-à-tout, poète, et complice de longue date de Burger. Il a écrit plusieurs textes pour Jeanne Balibar sur Paramour et sur Slalom Dame. Un des rares exemples de paroliers me venant à l’esprit (hors Fauque, Bergman et consorts).
    Du coup, je me demande si cette notion de paroliers n’est pas un peu une vue de l’esprit. Y en a-t-il tant que ça dans le rock en France ? Et surtout y en a-t-il tant que ça aussi dans le rock anglo-saxon ?
    Commentaire n°9 posté par Ska le 08/11/2007 à 15h05

    J’oubliais… Si on remonte dans le temps, à la grande époque de la pop en français, on a plein d’exemples à travers les discographies de Polnareff et de Dutronc. Même de sinistres paroliers tel Pierre Delanoé ont écrit des splendeurs (Le bal des Laze pour Polna). Mais c’était il y a 30/40 ans et l’on m’objectera sans doute que je me rapproche là dangereusement de la “variété”. Il est certain, en tous cas, qu’à l’époque, le métier de “parolier” existait vraiment et que les frontières entre rock et variété étaient bien plus poreuses.
    Commentaire n°10 posté par Ska le 08/11/2007 à 15h16

    les aproliers viennet parfoisde la littérature, djian a écrit pour je ne sais qui, (j’aime pas djian),
    et le poète olivier cadiot pour rodolphe burger.

    olivier libeaux a cessé d’interpréter pour lui-même, ses 2 projets principaux actuels sont Nouvelle vague et Imbécile.
    Quant-à Bertrand Burgalat, il est rarement interprète (son nouvel album est parait-il pas mal) et généralement il est auteur, producteur, voire compositeur et arrangeur.
    JP Nattaf écrit pour un certain nombre d’artistes (notamment sur le dernier jil caplan, que je n’ai pas écouté), Armelle Pioline de Holden a aussi écrit pour d’autres je crois.

    Le fait qu’on ait peu de paroliers “spécialisés”, c’est juste un constat, je ne suis pas certain que ce soit forcément bon signe.
    Ou alors le signe qu’ils ne sont pas mis en avant comme tels. Honnètement, on ne fait pas toujours gaffe à qui a écrit quoi, sauf lorsque le 1er single de Valérie Leulliot a un texte de Miossec, mais sinon…
    on valorise les textes, peut-être, mais le fait qu’on s’intéresse relativement peu aux paroliers relativise cet intérêt, je crois.
    Commentaire n°11 posté par arbobo le 08/11/2007 à 15h28

    bien sûr Djian pour Eicher
    Commentaire n°12 posté par Ska le 08/11/2007 à 16h07

    Ce qui me dérange dans cette discussion, c’est que finalement on parle assez peu de rock! Pour moi, Murat ne fait pas du rock, en dépit de son attitude rock.
    Si on parle paroles rock, je pense immédiatement aux Béru: beaucoup se sont arrétés à l’aspect punk de la chose mais sans voir la puissance des paroles. Mineurs en danger, soleil noir, il tua son petit frère sont, pour moi en tout cas, des vrais manifestes.
    Comme Mano Solo dans l’idée, même si forcément c’est moins rock.
    En tout cas, dans la nébuleuse punk-rock de cette époque (Ludwig, La Souris Déguinglée, NoOne, Silmaris, etc), il y avait une approche assez intéressante des paroles “contestataires” mais finalement on s’en foutait à l’époque des paroles :p Ce qui était fort, c’était l’attitude et la musique et en tout dernier éventuellement les paroles.

    Je suis en train de lire en ce moment “Please kill me”, sorte d’histoire du punk racontée au travers d’itw des acteurs principaux. C’est là que j’ai appris qu’au départ Patti Smith était poétesse et que globalement le mouvement punk était à la base un mouvement arty sponso par Warhol.
    Jim Morrison, même si je trouve ses écrits à chier, était considéré comme un poéte.
    Aujourd’hui, de quel artiste français rock pourrait-on en dire autant?

    Depuis la disparition de Gainsbourg, je serais bien embêtée pour répondre… Biolay, dans une moindre mesure, a fait un dernier album vraiment très bon sur ce point. Niveau musique, j’en dirais pas autant mais on sent la recherche d’écriture.
    Al’inverse Cali a de bonnes zik mais niveau paroles, on repassera ^^
    A la limite, on pourrait citer Thiefaine mais bon est-ce vraiment du rock?
    Et là, je fais ma vieille, la pop a envahi la culture rock (voir les groupes de fusion des années 90, Korn, BodyCount, etc.) et finalement on tombe dans un truc très consumériste où on pleure sur son dernier chagrin d’amour ou sur le fait que la vie est vraiment trop trop moche!
    Commentaire n°13 posté par sensi le 08/11/2007 à 18h42

    Il est vrai qu’il peut être effrayant de chercher à comprendre les paroles de certains artistes anglo-saxons (et je ne parle pas que de The Age Of Pamparius de Turbonegro). À côté de ça, il semblerait aussi que la simplicité est quelque chose de mal perçue dès lors que l’on chante en français, à moins d’un talent phénoménal pour ça et certain(e)s l’ont, alors que les anglo-saxons ne semblent pas souffrir de ce complexe et finalement, on peut parfois s’interroger sur l’importance des paroles dans le rock (et autres). Il semblerait (au conditionnel encore une fois, je ne suis pas un spécialiste) que le français se doit d’être un minimum stylisé (sinon ce sont à peine des paroles dignes d’être chantées “argent trop cher”) et là non plus, ce n’est pas simple, il faut pouvoir, savoir se détacher des éternelles références et comparaisons à côté desquelles il est bien difficile de passer (Brel, Brassens, Ferré…) même si ce que l’on fait n’a rien à voir avec le schmilblick etc. Combien de fois ai-je entendu ces noms dès qu’il s’agit d’établir la qualité d’un texte alors que le groupe critiqué joue du Garage ou du Ska festif ou que sais-je encore ? Pour finir (enfin pas vraiment, c’est une façon de parler), il y a aussi un souci d’étiquette et les artistes ont souvent beau dire qu’ils s’en foutent, c’est rarement aussi tranché que ça, et en France, où l’étiquette est une vraie “problématique” en soi, il est ‘achement dur de faire du rock équivoque en français (j’entends par là qui n’est pas dans un style “extrême” et identifiable comme tel), sans se cogner l’appellation de chanson. Et je ne sais plus ce que je voulais ajouter, mon cerveau est tout ramolli.
    Commentaire n°14 posté par L’arpenteur K. le 08/11/2007 à 20h45

    C’est quoi le “ska festif” ? :-)
    Commentaire n°15 posté par Ska le 08/11/2007 à 22h13

    sensi a raison, nous avions complètement zappé les punks et les alternatifs… c’est que je connais moins bien pour ma part… on pourrait rajouter les Satellites dont j’aimais bien les textes (Les petites voitures, Lavomatic, etc)… Et puis Silmarils, plus tard, oui, c’était pas si mal (pas aussi bon que le FFF des bons jours mais bon…). Puis il y a tous les trucs à la Lofofora que je ne connais pas trop…
    après, qu’est-ce qui est rock, vaste question évidemment… et je suis assez d’accord avec Arbobo quand il assume de prendre le terme au sens très large…
    Tiens, j’y pense, il y a aussi Kent qui a écrit de très beaux textes après Starshooter (l’album Nouba, 97 ou 98, est un must), mais il est plus proche de la chanson…
    Commentaire n°16 posté par Ska le 08/11/2007 à 22h20

    et les têtes raides, et rachid taha, et zebda
    c’est du rock ou pas ?
    peu importe, c’est (c’était) bon et (majoritairement) en français…
    Commentaire n°17 posté par Ska le 08/11/2007 à 22h24

    c’est clair que j’ai pas fait une liste exhaustive,
    et que je me suis concentré sur ceux qui me plaisent le plus et qui me paraissent meilleurs paroliers,
    toute la scène alternative est bien obligée d’écrire en français puisque la moitié des chansons ont un contenu contestataire ;-)

    J’ai mentionné No one, mais c’est vrai que les alternatifs c’est pas trop mon truc, du coup il manque tous ceux que tu cites sensi, et les groupes punk et ska-punk français, y’a une scène rock qui reste vivace, totalement en dehors de la presse culturelle.
    D’ailleurs Jad Wio vient de sortir un nouvel album, bien raide et bien tout court.

    l’arpenteur, je vois ce que tu veux dire sur la simplicité, c’est pour ça que je mets Mademoiselle k en avant, ses textes restent simples, mais ils “sonnent”, ils accrochent, sans pour autant recourir à des effets littéraires, au contraire ils restent très directs et ça me convient très bien.
    sensi, les littéraires en france se tournent pas forcément vers le rock au sens strict auquel tu te réfères, tous ceux que j’ai cités sont d’excellents paroliers qu’on peut lire sans problème, mais ils ne rentrent pas forcément dans ce que toi tu qualifies de rock. Et quand tu aprles de punk, c’est pas pour rien que je mentionne elli medeiros, qui chantait dans les Stinky toys et qui est tout de même la fille à qui Mc Laren a piqué l’idée des épingles de nourrice devenues emblème punk, en 1976. La même qui chanta plus tard “toi mon toit”, mais la même encore qui a sorti un album excellent en 2006, hyper rock, trash, un vrai album de rock (avec etienne daho derrière, qui sait être plus rock qu’il n’y parait!).
    en fait c’est ma faute, j’ai mélangé 2 thèmes proches mais différents, le fait de faire du rock “en français”, et lexistence en france d’un rock qui tienne la route (mais qui est aussi bien chanté en anglais).
    Commentaire n°18 posté par arbobo le 08/11/2007 à 23h42

    arbobo > Mademoiselle K. m’a aussi fait cet effet là. Même si je n’adhère pas complètement à ses textes, le côté décomplexé m’a relativement séduit.

    Quant à Elli Medeiros, et plus particulièrement à son dernier album, franchement, je ne comprends pas. Je ne suis même pas parvenu à l’écouter entièrement tellement j’ai trouvé ça mauvais. Je l’ai trouvé vraiment très mal produit et autant j’aime certaines production bien péraves et franchement très rock n’roll (comme ça, au pif, The Mummies), autant je ne pense pas qu’un album mal produit soit forcément rock (je ne dis pas ça pour toi mais en rapport avec la critique qu’en avait faite Pock & Flock). Enfin, s’il n’y avait que la production de ce disque qui m’avait gêné… Non, je crois bien que c’est vraiment l’ensemble de ce que j’en ai écouté.
    Commentaire n°19 posté par L’arpenteur K. le 09/11/2007 à 00h01

    D’abord, c’est “longtemps, je me suis touché de bonne heure”, d’abord, et d’un.

    Ensuite, je proteste :

    “touche pas à mes pompes bleues

    Touche pas à mes pompes bleues

    Tu peux faire tout c’que tu veux mais touche pas à mes pompes bleues!”

    Ca, c’est du rock!

    *rire bête*

    Veuillez m’excusez, vous pouvez reprendre votre conversation.
    Commentaire n°20 posté par Ardalia le 09/11/2007 à 00h43

    ardalia, les gens cultivés sont toujours les bienvenus ici.

    mais sache qu’ils ne sont pas toujours compris ;-)

    arpenteur, les goûts universels heureusement n’existent pas. Trouve d’exemples si tu préfères, l’idée reste la même, je pense qu’on peut faire du rock 1/ en france 2/ en français.
    on est déjà à peu près d’accord sur mademoiselle k, c’est un début ;-)
    Commentaire n°21 posté par arbobo le 09/11/2007 à 00h58

    arbobo > Heureusement que les goûts universels n’existent pas ! On s’ennuierait ferme ! Comme disait un de mes amis : “des goûts et des couleurs, on ne discute pas. Mais il y en a quand même qui sont meilleurs que d’autres” ;-)

    Je suis de ton avis sur la possibilité de faire du rock en France et en français, mais le choix de la langue française ou non est encore loin d’être trivial pour toutes les raisons citées ici.
    Commentaire n°22 posté par L’arpenteur K. le 09/11/2007 à 01h14

    Je vais désespérer l’arpenteur mais moi aussi j’ai bien accroché au Medeiros l’an dernier.
    Sur scène au Nouveau Casino ça dépotait sec, même si j’avais l’impression d’être entourée de journalistes de Magic ;-)

    Sensi, Murat n’est pas moins rock que Biolay, non?
    Je dirais même plus, dans le fond, même si “Négatif” est un album plutôt rock.

    En termes d’écriture rock poétique, on a quand même eu Cantat, ça n’est pas rien.

    D’accord avec toi sur l’intérêt des textes dans la galaxie “rock alternatif”, les Bérus dans leur côté direct et mal coiffé ont fait du rock en français loin d’être inepte, Ludwig et la Mano aussi (LSD j’ai toujours eu plus de mal et ça ne s’est pas arrangé avec les années).

    Mais pour le parasitage du rock par la pop, alors là, ouh! je ne crois pas que la pop signifie nécessairement “parler de son dernier chagrin d’amour”. Les plus grands morceaux de blues sont des histoires d’amour déçu et ça n’en fait pas une musique “de midinette”, non? ;-)

    (Au passage, sur le punk, je ne crois pas qu’on puisse le réduire à un mouvement arty sponsorisé par Warhol - ou MacLaren d’ailleurs, je connais mal le versant US de la chose mais pour le versant anglais, on est vraiment dans le surgissement de ce que, en termes marxistes, on désigne par “lumpenproletariat”, avec l’intervention - pour rester dans le même lexique - d’une petite-bourgeoisie radicalisée dont Strummer serait l’icône. Le punk est aussi une affaire sociale, une affaire de crise sociale.)
    Commentaire n°23 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 01h16

    Ouf, Jad Wio a déjà été ajouté à la liste…parce que tout de même, hein, zut alors. Le rock français ça le fait grave, hein, regarde “Tosta…….” euh non, rien.

    Si : don’t forget Etienne :-)
    Commentaire n°24 posté par Thom le 09/11/2007 à 09h57

    tant d’ironie en si peu de lignes ;-)

    c’est bien tourné thom :op
    (mais je recommande tout de même le Elli Medeiros aux lecteurs de rock&folk, journal qui préfère nous infliger les naast que reconnaître le talent… d’étienne daho, uh uh)
    Commentaire n°25 posté par arbobo le 09/11/2007 à 11h13

    Mais si, ils aiment bien Daho à R&F. Par contre, ils n’en feront jamais des tonnes dessus, ils ne le mettront pas en couverture car il ne colle pas à l’image du journal. Mais ils aiment bien généralement. D’ailleurs, Jérôme Soligny, pillier du journal, lui avait écrit Duel au soleil et signe un nouveau texte pour le nouvel album. Qui écrira, alors, dans R&F sur le nouveau Daho ? Sûrement pas Soligny du coup…
    Quant à moi, j’aime bien également le Elli Medeiros de 2006.
    Commentaire n°26 posté par Ska le 09/11/2007 à 12h09

    ok, j’avais mal compris, faut dire que je lis jamais r&f je connais pas vraiment.

    le rock français, encore une fois question de définition, de périmètre, mais Nelson assure comme des bêtes, Scratch massive met le feu, Rhinocerose aussi, I love UFO attaque dur sa gratte, Pravda fait un rock assez dur…

    Kaolin je connais pas vraiment, Eiffel et les Hushpuppies non plus (2e album tout juste sorti je crois)

    après beaucoup ne sont pas connus, comme Vale Poher qui a les honneurs des Inrocks de cette semaine pour son 2e album, et dont Helluvah a fait la 1e partie récemment.
    Commentaire n°27 posté par arbobo le 09/11/2007 à 12h45

    et quand je parlais de Buzy, totu comme elli Medeiros elle a continué à sortir des disques, et son Borderlove de 2003 est vraiment bon, très moderne, rien à jeter, j’aime beaucoup.

    ama-l ne nous a pas encore rappelé le bon souvenir des Tatianas, je suis surpris ;-)
    Commentaire n°28 posté par arbobo le 09/11/2007 à 12h52

    Ben le truc c’est que la place de Daho à R&F tient peut-être pas mal à Soligny, justement.
    Pas sûr que s’il était chroniqué par qq’un d’autre ça se passerait pareil.
    L’impression que ça m’a toujours donnée - et c’est pour ça que je l’ai toujours lu de loin en loin, d’ailleurs - c’est que les pages chroniques en fin de mag peuvent être assez “open” musicalement mais que le centre de gravité général, c’est quand même que la pop n’est pas tout à fait une chose suffisamment sérieuse pour qu’on s’y intéresse vraiment.
    Après y a des surprises, je me souviens d’une série de reportages sur l’enregistrement d’un album de -M-, comme quoi.
    Mais bon, je crois que c’est aussi l’écriture para-gonzo de la grande partie des journalistes qui me donne ce sentiment de fermeture.
    Commentaire n°29 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 13h00

    Je n’ai pas parlé des Tatianas parce qu’ils chantent en anglais, tiens :-D
    Je ne suis pas persuadée de la qualité intrinsèque de leurs textes, annexement. Ni de l’originalité de leur musique, en tout cas pour l’instant. Ce que je trouve impressionnant chez eux, c’est leur énergie sur scène, leur fraîcheur et l’espèce d’auto-affirmation sexuelle à la Jagger du chanteur. Toutes choses très importantes dans le rock, en tout cas ce type de rock.

    Eiffel c’est bien gaulé et intéressant en termes d’écriture. Le truc c’est que le chant de Romain Humeau est stylistiquement très proche de celui de Cantat, ça peut faire écran au reste, au début, mais j’aime bien leur dernier album. Sur scène ça doit valoir le déplacement.

    Kaolin c’est un cas assez particulier. Ils ont commencé quelque part entre Radiohead et Sigur Ros, plutôt bons mais quand même pas mal sous influence… Avec le dernier ils sont revenus à des choses beaucoup plus folk et pop, moins “ambitieuses” dans l’absolu mais du coup avec plus de fraîcheur et de personnalité. Curieusement leur dernier album a des allures de premier disque, c’est assez ouvert dans les styles, à voir ce qu’ils font de tout ça.
    (La réa est signée Fambuena et décidément elle a de l’or dans les oreilles, cette fille.)
    Commentaire n°30 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 13h10

    sacrée productrice en effet !

    effectivement, j’ai fini pa dévier vers des artistes chantant en anglais, parce que (pour les raisons que j’ai exposées?) la plupart des français de style +/- rock chantent en anglais. Mais ils ne sont pas forcément meilleurs que ceux chantant en français ^^
    Commentaire n°31 posté par arbobo le 09/11/2007 à 13h46

    En vrac mais dans l’ordre:
    La question de Ska sur Taha, têtes raides et Zebda m’a fait réfléchir cette nuit! En fait, je me disais autant le mouvement indie anglo-saxon est assez clair et défini, autant le français semble complétement disparate.
    Pour moi, Têtes raides et Zebda, c’est au choix de la variété (je me vais me faire lapider ^^) ou de l’indie mais pas du rock.
    Taha a une attitude rock évidente et pas mal pas de ses morceaux s’en rapprochent. Donc je le mettrais à part, un peu comme Mano Solo.

    Arbobo, alors tout d’abord, j’ignorais complétement qu’Elli Medeiros avait existé avant toi, mon toit :x J’essaierais d’écouter son dernier album du coup d’une autre oreille.
    Mais du coup, ça m’a fait penser à Cornu et Dolly. Après qq tubes, elles ont fait des trucs vraiment sensass, genre Cornu / Kid Loco, les tracks sont vraiment top. Aussi bien en terme musical qu’en terme de paroles, c’est autre chose que Superbus quand même!
    Et on parle de Mlle K, mais on oublie Adrienne Pauly qui globalement surfe sur la même vague. Je la vois en concert samedi, je vous dirais si elle dépote autant que Mlle K en live :)
    Mais là du coup, on est plus près de ta question, arbobo, à savoir: y a-t-il un rock français depuis Noir Désir?
    Et là, honnêtement je me lancerais pas, y’en aurait pour des heures, je crois ^^

    Ama-L, finalement, en y réfléchissant, j’avoue avoir tendance à étiquetter rock un artiste/groupe qui va avoir à la fois l’attitude et la musique qui va avec. Et pour moi, le rock, ça doit être qqchose qui me prend au ventre, enfin, j’ai besoin de puissance dans l’idée, un truc qui fait que même dans le métro, je me surprends à bouger la tête et taper du pied instinctivement.
    Biolay a cette attitude rock, alors, sans doute travaillée même si sa musique en est loin. Murat, même si je kiffe le personnage, j’ai du mal à accrocher à son travail surtout parce que son attitude a fini par l’éclipser lui même. C’est un peu comme Arno.
    L’une des rares à avoir réussi le mix à mon sens est Brigitte Fontaine.

    Après bien entendu, Noir Désir est hors catégorie: c’est et ça restera le rock français tel que je l’aime (après Trust ouhhh mes années collège remontent à la surface ^^).

    J’avoue avoir fait de la provoc avec la pop ^^ Mais j’en veux tellement à des groupes comme Korn ou même Limp Bizkit, qui étaient vraiment excellents à leurs débuts (A.D.I.D.A.S est un des meilleurs albums de fusion que j’ai pu écouter), d’avoir versé dans le pop-rock bien commercial. Pareil pour les Dandy Warhols ou ce genre de formations.

    Alors, sur le punk, j’avais la même vision que toi d’un punk surtout UK et “no future” et en fait à la lecture de ce bouquin (que je conseille franchement, je le passerais à Arbobo pour qu’il nous fasse un bon papier dessus), j’ai un peu revu ma copie.
    Pour faire bref (mouarf), 4 groupes majeurs ont inventé le punk et ils sont US: MC5, Stooges et les New York Dolls et un poil plus tard les Ramone, tous propulsés par le Max (puis plus tard le CGBG) et la Factory où le Velvet et Warhol squattaient à l’époque. Je ne pensais vraiment pas que le Velvet/Patti Smith avaient été les précurseurs du punk.
    Quand McLaren découvre les Dolls au Max, il se rend compte du potentiel et essaie, bon an mal an, de les manager sur la fin mais bon, ces mecs là sont pas manageables: trop de came, trop de délires, trop pas gérables :) Il les habille en vynil rouge et essaie de mettre du politique dedans. Sans grand succès.
    Parce qu’à la base, le punk US n’est absolument pas politisé: c’est juste des junkies, accros à la déjante la plus totale et qui veulent faire du son le plus puissant possible (l’anecdote du passage des Stooges en studio est absolument énorme, les mecs ne savent pas régler un ampli ^^).
    Quand pour la tournée Anarchy in the UK, Danny Fields (premier manager des Stooges) découvre les Sex Pistols, sa première reflexion, ca a été de dire “voilà Malcom a réussi à faire ce qu’il n’avait pas pu faire avec les Dolls”.
    Donc finalement, de ce que j’en ressens, le punk US est arrivé avant et a mis en place les bases musicales et l’attitude, le punk UK a emmené la dimension politico-sociale.
    Et autant pour moi la figure du punk était Sid Vicious à la base, autant maintenant je pencherais plus pour Dee Dee Ramone.
    Arbobo, va falloir faire un billet là-dessus :)))
    Commentaire n°32 posté par sensi le 09/11/2007 à 13h50

    punaise, en voyant la longueur du comm j’ai cru que c’était christophe, dis-donc ;o)
    Commentaire n°33 posté par arbobo le 09/11/2007 à 14h18

    On lance de sacrés débats, là ;-)

    Un gros désaccord avec toi Sensi :
    “à la base, le punk US n’est absolument pas politisé”
    ben ça dépend, si tu prends le MC5, leur manager est quand même à l’initiative du manifeste des White Panthers - en soutient au Black Panther Party - et le groupe était clairement sur cette ligne, du moins à ses débuts…
    Ce qui à l’époque était le meilleur moyen d’avoir le FBI sur le dos en permanence.
    Commentaire n°34 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 14h25

    dites, pour passez vos commandes de billets adressez vous au père noel ;-D

    à moins que je fasse un billet à partir de vos comm sur le punk.
    on verra ça.
    à moins que je fasse un retour sur la scène punk française. Je vous rappelle que Strychnine a fait scène commune avec les Clash en 1977, comme je le disais dans le buillet que je leur ai consacrés ^^

    Commentaire n°35 posté par arbobo le 09/11/2007 à 14h26

    à moins que j’arrête d’écrire “à moins que”.

    à moins que je continue ^^
    Commentaire n°36 posté par arbobo le 09/11/2007 à 14h28

    Puisqu’on parle d’Eiffel, c’est un groupe que j’aime beaucoup. Et à chaque interview, article ou chronique on a droit au rapprochement du chant de Humeau avec celui de Cantat, c’est ahurissant.

    Certes il y a des ressemblances, mais après quelques écoutes on se débarasse vite de cette impression d’écouter le petit frère de Cantat. Les thèmes, les textes, la façon de chanter sont très différentes, et franchement ça vaut le coup de jeter une oreille attentive à ce groupe ! D’autant que sur scène ils sont excellents, grosse présence, super chant, bref la classe… D’ailleurs si j’ai un conseil aux parisiens, ils passent à l’olympia très bientôt, et comme il n’est pas certain que leur carrière dure encore très longtemps… courez-y !

    Quelques titre de leur dernier album ici : http://www.myspace.com/eiffeltandoori
    Commentaire n°37 posté par lYgF le 09/11/2007 à 14h29

    Arbobo: et encore j’ai fait court ^^

    Ama_L: alors effectivement sur les white panthers, le MC5 est surtout reconnu pour avoir été le seul groupe à avoir chanté à la convention démocrate à Chigago. Mais dans ce bouquin (ça va devenir ma bible), Danny Fields dit clairement que c’était un truc de pub et raconte que Rob Tyner est monté sur scène et a dit “On n’est pas venus ici pour la politique mais pour le rock’n'roll” d’où l’émeute qui s’en est suivi avec les Motherfuckers.

    En parallèle, le point de vue qui est développé sur ce truc là, c’est que John Sinclair avait amené le truc dans le MC5. Wayne Kramer raconte en substance qu’à la base, en s’installant à Ann Arbor, ils ont adhéré à une morale ultra sexiste où les femmes étaient soumises au dernier degré et que leur idée était qu’ils voulaient trouver une autre façon de vivre (pas bosser, pas se lever le matin) et qu’au finish leur programme politique a abouti à “dope, rock’n'roll et baise dans la rue” :p.
    Il le dit d’ailleurs très clairement les White Panthers à la base ct le fan club des MC5 (le nom de départ, c’était Le club social et athlétique du MC5 ;), yavait que Sinclair avec une vision ultra politisée.

    Je reprends une citation d’Iggy Pop: “John Sinclair n’arrêtait pas de dire “Vous devez rejoindre le Peuple!”. Je répliquais: “Kwaaa! Le Peuple? Oh, mec, de quoi tu parles? Fous-mois la paix! Le Peuple en a rien à secouer”. Sinclair s’acharnait: “Nous allons politiser la jeunesse”. Mais les mômes, c’était plutôt: “Quoi? File-moi de la dope, c’est tout”. Ils s’en foutaient. C’était ça, la réalité. ”

    Donc, entre le mythe White Panthers et ce qui ressort des différentes itw, j’avoue que c’est pas simple. Sans doute est-ce un peu au milieu ;)
    Commentaire n°38 posté par sensi le 09/11/2007 à 14h49

    Rapprocher le chant de Romain Humeau de celui de Cantat, je sais que ça gave prodigieusement le principal intéressé mais le fait est qu’ils ont des tessitures, des grains de voix très proches et des manières de scander qui ne sont pas vraiment éloignées l’une de l’autre. N’importe qui écoutant Eiffel pour la première fois le ressent forcément.
    C’est bien pour ça que je parlais de “faire écran au début”.
    En même temps ça n’est quand même pas une insulte :-)
    Au bout d’un moment on se rend compte que les influences rock ne sont pas les mêmes, Eiffel sonne plus “garage”, et par ailleurs Humeau a d’indéniables qualités d’écriture, le groupe assure; donc ça n’est pas du “sous-Noir Dés”, ce n’était pas ce que je voulais dire.
    Pour les avoir vus en set acoustique j’imagine très bien que ça soit intense sur scène.

    Quant à leur carrière qui “ne devrait pas durer très longtemps”, je viens en effet de lire dans un papier du “Monde” que, suite à la restructuration de EMI, le groupe se retrouve sans maison de disques et sans “tour support”. Je trouve ça hallucinant! Et je comprends que pour leur Olympia, ça devienne compliqué. Cela dit, je les crois capables de rebondir. Depuis le temps qu’ils sont dans le circuit, je suis bien certaine qu’ils ont vécu pire.
    Les Kaolin ont été lâchés par leur maison de disques, ont signé chez un indé et ont sorti un album qui s’est retrouvé disque d’or en un rien de temps: comme quoi il y a quand même de l’espoir :-)
    Commentaire n°39 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 14h50

    D’ailleurs, je crois que celui qui se rapproche le plus de Cantat en terme de façon de chant, c’est quand même Saez.

    (j’ai vraiment pas envie de bosser moi aujourd’hui :p)
    Commentaire n°40 posté par sensi le 09/11/2007 à 14h53

    la 1e écoute de Luke m’a aussi fait penser à Cantat, mais peut-être simplement parce qu’il a été le 1er à chanter comme ça.
    on dit tellement souvent aux chanteuses qu’elles font penser à (rayer les mentions inutiles) pj harvey/bjork/beth gibons…

    au passage, voilà un billet de Dominique A dont ska et ama-l m’avaient parlé, sur la soi-disant médiocrité de la musique française, qui vient pile à l’appui du mien.
    http://www.commentcertainsvivent.com/en-vrac-vite/dors-dors.html
    Commentaire n°41 posté par arbobo le 09/11/2007 à 15h57
    sur la comparaison avec la voix de cantat,
    je pense qu’elle n’est pas forcément injustifiée, mais peut-être rendue excessive par le contexte (contexte vocal, s’entend).

    quand je vous dis dans mon billet qu’on n’a presque pas de chanteurs “à voix” je pense que c’est lié, cantat ayant été le premier à percer avec une voix mélangeant chant parlé et puissance punk, inévitablement on compare à lui faute d’avoir d’autres référents en voix françaises d’homme ayant ces caractéristiques. Pour les voix plus douces, l’abondance de chanteurs fait qu’on ne renvoie pas à une même référence, qu’elle soit daho, burger, miossec, etc.
    Vous me suivez?
    Commentaire n°42 posté par arbobo le 09/11/2007 à 16h11

    Oui, complètement.
    Cantat est “l’idéal-type” d’une forme vocale à la fois puissante, brutale et blessée, sur des thématiques assez sombres. Du coup tout y ramène. C’est assez injuste; et en même temps, pour parler à des gens d’artistes qu’ils ne connaissent pas, on est obligé de passer par des comparaisons, sinon ça n’évoque rien…
    Commentaire n°43 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 16h28

    Reste que certains cultivent la ressemblance au-delà de la voix… Même si Thomas Boulard de Luke s’en défend et dit que la comparaison avec Cantat lui pèse, il ne fait pas toujours ce qu’il faut pour s’en dégager… Option musicale assez proche, lyrisme ado, refrain en espagnol (”alors je chante en espagnol” comme diraient les Picards rigolos), chant-slogan, etc… Et pourtant, j’aime plutôt bien Luke…
    Commentaire n°44 posté par Ska le 09/11/2007 à 16h34

    Han! Et pourquoi on prend pas Bernie Bonvoisin comme référence, hein, pourquoi? :p
    Commentaire n°45 posté par sensi le 09/11/2007 à 16h43

    Dis donc, je ne sais pas si c’est mon PC ou deezer qui déconne mais quand j’écoute “la nuit je mens” sur ta playlit elle joue hyper lentement et toute déformée, du coup…
    Comment ça, il vole bas, mon commentaire.
    Tout le monde peut pas être un bon analyste, hein.
    Commentaire n°46 posté par Anna le 09/11/2007 à 17h38

    deezer a parfois des vapeurs, tu as raison.
    rançon du succès, peut-êtr, les tuyaux et le sserveurs ne suivnet peut-être pas toujours (un peu comme OB ;-/
    Commentaire n°47 posté par arbobo le 09/11/2007 à 17h42

    Je viens d’aller vérifier, c’est pareil sur le site pour ce morceau en particulier - peut-être plutôt une histoire de fréquence pas retenue par le player…
    Il y a une version live qui marche, si tu voulais la changer.
    Commentaire n°48 posté par Anna le 09/11/2007 à 17h45

    En général, quand la vitesse merde, c’est effectivement un pb de fréquence. Dès qu’on sort des 44,1 MHz, ça marche pu bien :-/
    Commentaire n°49 posté par Ama-L le 09/11/2007 à 23h25

    Je ne peux qu’abonder dans le sens d’Ama en ce qui concerne Eiffel, à mon avis l’un des tous meilleurs groupes français en activité. C’est vrai qu’il y a des tessitures communes, qui se sentaient déjà sur l’album d’Oobik ; cela dit il y a aussi, outre la direction musicale, une scansion assez différente…ensuite ça dépend ce qu’on écoute d’Eiffel : en toute bonne foi et toute amitié pour Romain, les ressemblances sont beaucoup plus marquées sur “Tandoori” que sur ses autres disques.

    Ceci mis à part, je peux comprendre son agacement (ou celui de Luke, même si eux ont de vraies casseroles dans le genre - merci à Ska de les avoir rappelées :))…c’est vrai que si beaucoup de chanteurs français peuvent évoquer Cantat, les gens ne font pas non plus beaucoup d’efforts pour chercher les différences (par contre ça ne les choque pas que Doherty évoque si souvent Hell ou Strummer, vous noterez). Pas seulement dans la voix, mais plus généralement dans la musique : quel groupe chantant en français, même dans un registre totalement différent, a pu échapper à la comparaison ? Les journalistes, surtout, on tendance à être terriblement condescendants avec les groupes français, ce qui donne la plupart du temps un “très bon disque pour des français” plus ou moins implicite qui m’insupporte. Quand un critique met 4 étoiles (ou guitares ou ce que vous voudrez) à un album français, ça sous-entend en général quatre étoiles sur l’échelle de Noir Désir :))
    Commentaire n°50 posté par Thom le 10/11/2007 à 12h01

    “sur l’échelle de Noir Désir”, excellent thom !

    en électro, les comparaisons sont moins systématiques. Un qu’on ne risque pas de comparer à cantat c’est murat, et certains titres sont du pur rock. Vous m’avez convaincu d’écouter Eiffel en tout cas, et d’autant plus qu’ils sont dans une situation merdique en ce moment et à laquelle ils ne sont pour rien (voir le lien en news depuis ama-l ou chez moi :-/
    Commentaire n°51 posté par arbobo le 10/11/2007 à 12h35
    C’est assez dramatique et surtout terriblement fréquent en France.

    Début 2004, j’ai rencontré Tue-Loup qui commençait à enregistrer “Rachel au Rocher”. L’album a été fait en quelques semaines…et est sorti deux ans plus tard pour des histoires de label très similaires.
    Commentaire n°52 posté par Thom le 10/11/2007 à 14h29
    paradoxalement ces affaires plaident à la fois pour et contre les maisons de disque, elles montrent combien ces dernièrs sont nécessaires (tour support, promo, financement des disques) et combien elles sacrifient des artistes de manière totalement injuste (y compris lorsqu’ils gagnent de l’argent).

    en plus eiffel et tue-loup chantent en français, avec les quotas radio j’aurais pensé que les majors protégeaient leurs artistes francophones pour cette basse raison utilitaire.
    Commentaire n°53 posté par arbobo le 10/11/2007 à 16h19
    en contrepoint de vos moqueries (assez justifiées) sur Air,
    voilà un blog pas mal, qui démontre par l’excellente française Daphnéque chanter en français n’est pas un handicap pour séduire les anglophones
    http://aurgasm.us/2007/10/daphne/

    (admirez le nom du blog ;-
    Commentaire n°54 posté par arbobo le 10/11/2007 à 17h40
    D’abord, c’est “longtemps je me suis mouché débonnaire”

    Oui, je sais, je sais, je sors…

    Enfin, non, je ne sors pas, j’ai tout de même 2-3 trucs à dire, sur ce très bon article.

    En lisant le début de l’article, je n’avais envie qu’une envie, c’était de dire “Dans mes bras, mon frère !”

    Parce que, gamin dans les années 80, je n’ai comme toi pas supporté les milliers de nullités françaises du moment, et, surtout, lire “les remarquables Jack The Ripper” m’a fait très très plaisir…

    Ensuite, sur le reste de l’article, je partage beaucoup de tes points de vue, sauf que je trouverais moins d’excuses au rock français, et je suis un peu moins admiratif de Bashung. J’aime beaucoup ce qu’il fait, L’Imprudence m’a mis une belle claque, mais j’ai tout de même quelques réserves.

    Je pense de toute façon qu’on est dans un des pays les moins rock’n'roll du monde, un des pays où les guitares saturées font trembler les programmateurs radios, un pays où le sens des mots dans la chanson compte plus que leur rythmicité, un pays où le grand public n’a jamais rien compris au rock et a adoré les pires copies qu’on puisse imaginer des grands du rock anglo-saxon. Ils ont eu Elvis, on a eu Johnny, ils ont eu les Beatles, on a eu Michel Fugain, ils ont eu les Clash, on a eu Téléphone, ils ont eu AC/DC, on a eu Trust, ils ont eu les Cure, on a eu Indochine etc… Refrain connu, mais on a un lourd passif.

    En plus… je reste convaincu que le français ne peut “rocker” aussi bien que le rock anglo-saxon. Arriver à ce qu’il ne soit pas ridicule ou “exotique”, ça demande déjà du boulot et une voix particulière. Pour adapter la langue française au rock, faut aussi adapter la musique, ce qu’ont su faire la plupart de ceux que tu cites, qui souvent naviguent entre chanson et rock, mais ne font pas vraiment du rock pur et dur (Dominique A, Gainsbourg, Bashung, Biolay & co)…
    Commentaire n°55 posté par G.T. le 11/11/2007 à 23h13
    sur le passé GT, je te suis volontiers, surtout pour les années 60-70.

    ensuite, depuis les années 80 on a eu pas mal de grope de qualité restés entre confidentiel et totalement inconnus.
    franchement, Strychnine ça chie droit dans ses bottes et sans demander pardon :-)
    http://arbobo.over-blog.com/article-6042536-6.html

    quant-à la new wave, alors là, du point de vue radio tu as raison, mais en prenant les disques produits à l’époque, on a eu des trucs super, dont Marquis de Sade étaient les plus connus (c’est dire la confidentialité).
    La preuve ici :
    http://arbobo.over-blog.com/article-4248677.html
    et par une autre compile dont je n’ai pas encore parlé (prochainement ;-)
    content de voir que nos goûts se croisent largement, en tout cas ^^
    Commentaire n°56 posté par arbobo le 11/11/2007 à 23h33
    voilà ce que c’est que de trop tarder à lire… tout d’abord on s’en veut de ne pas lire tout de suite, puis en voyant le nombre de commentaires s’envoler vers des hauteurs vertigineuses on s’en veut de rater une discussion à n’en pas douter fort intéressante.
    Mais alors en plus découvrir que l’on doit argumenter sur une théorie sur le chant quelque peu oubliée dans les arcanes de son cerveau me plonge dans l’embarras le plus profond et me fait monter le rouge aux joues.
    C’est surement une théorie tout à fait pertinente et intéressante, appuyée sur des exemples concrets et élaborée avec soin en bonne scientifique que je suis…. mais fichtre diantre, où l’ai-je donc remisée ?
    un peu d’aide svp, je suis confuse 8-l

    bon, je vais continuer à lire les comms, ça reviendra peut-être
    Commentaire n°57 posté par rififi le 13/11/2007 à 17h46
    exactement rififi, c’est tout à fait ça ;-)

    c’était bien la peine de faire un teaser, tiens O_^
    Commentaire n°58 posté par arbobo le 13/11/2007 à 22h54
    bon, alors voilà une semaine que j’écoute le dernier Daho, L’invitation, et c’est vrai que c’est pas dégueu, et plus rock que d’habitude.
    pas seulement au niveau du son et des compos, son chant aussi.

    d’aillerus il a un parti pris qu’on ne retrouve pas sur tous ses disques, d’avoir peu de paroles mais qui reviennent de nombreuses fois dans la chanson. Ca colle parfaitement à ses compos, le otif mélodique est bien mais court, et l’effet obtenu est d’une grande circularité, on perd la notion du temps, on ne sait plus si le morceau dure 2 minutes ou le double.
    et c’est très séduisant.
    Bonne illustration de mon billet, je crois.
    Commentaire n°59 posté par arbobo le 23/11/2007 à 12h31

    Ah ben ça fait plaisir de lire ça :-)
    Commentaire n°60 posté par Ama-L le 23/11/2007 à 12h41

  2. 2 diane cairn on décembre 11, 2009 12:54

    l’a priori qu’on comprend rien suis pas entierement d’accord, pour le reste je vais creuser et merci

  3. 3 arbobo on décembre 11, 2009 19:23

    de rien,

    en fait y’a aussi plein de paroles en français que je comprends pas, ou alors à la 15e écoute. en rock ça me dérange vraiment pas des masses,
    et en fait ça a le mérite de la cohérence les aproles rock pas intello,

    parce que franchement, l’opéra, genre “noble” et élitiste entre tous depuis plus d’un siècle,
    mélange musique de haut-vol et livrets tellement mièvres et idiots que même la bibliothèque rose n’en voudrait pas.

  4. 4 streaming on octobre 3, 2010 15:49

    Vraiment bien cet article :)

  5. 5 jaco on juin 4, 2014 21:14

    Est-ce que l’un de vous connait le nom du chanteur français qui cahntait justement ” touche pas à mes pompes bleues …touche pas à mes pompes bleues …tu peux faire tout ce que tu veux mais touche pas à mes pompes bleues” ?

  6. 6 arbobo on juin 4, 2014 21:37

    c’est lucky blondo, mais tu aurais pu demander à google qui sait ça au moins aussi bien que moi :-p

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