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Teletextile, Reflector

Ce pourrait être le gratuit du moment. Curieusement, Teletextile vend son deuxième disque Reflector sur les plate-forme habituelles, mais le cède gratuitement sur bandcamp.

Ce trio est ambitieux sans l’être, sans prétention à révolutionner le son du moment, ils s’efforcent d’en tirer le plus fin. Ainsi de ces quelques notes au glockenspiel dans I don’t know how to act here qui rappellent le générique de Skins. Juste assez pour le clin d’oeil, trop peu pour être lourdingue.
Care Package, en 2007, faisait la part belle au piano et aux cordes, comme une jeune Fionna Apple qui voudrait en faire trop. Avec Reflector, Teletextile a resserré le propos, aiguisé les angles, densifié les chansons, s’est amélioré en tout. Du jeune groupe mal dégrossi il ne reste guère que le nom, les 4 nouveaux titres régalent.

Pamela et Brian ont vu leur formation évoluer en quintet, réduite à un trio, constitué en grande partie à la New school for jazz. Cela dit on entend moins de jazz que de nappes vaporeuses, dont Beach house ou Zaza pourraient revendiquer le cousinage. Un cocktail très actuel, à la réflexion, dont What if you est le meilleur résumé.

Il y a ce chant, qui se risque parfois un peu trop dans la force policée, aux frontières de la FM. Mais Pamela, co-fondatrice du groupe, se retient malgré tout. On pense à la fois à Chairlift et à Warpaint, derrière qui se tiendrait dans l’ombre une Kate Bush omniprésente dans la scène pop actuelle.
Voilà des références que l’on croise de plus en plus souvent, c’est bien vrai. Mais Teletextile construit toujours à partir de la mélodie. Qu’ils la tirent vers la répétition -par les paroles, ou vers la luxuriance -par les arrangements, la mélodie reste toujours une solide colonne vertébrale.

Quand un disque résiste à une trentaine d’écoutes, on peut commencer à le recommander.  Alors commençons :-)