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c’était l’été : la route du rock - J3

Dimanche 15 août.

On était plus qu’à deux avec Adrien, Benjamin était parti. On était fatigué. Il pleuvait encore et mon ventre commençait à en avoir marre de ce festival. Il n’y avait rien qui nous intéressait avant 23H15 où The National commencerait à jouer au Fort de St Père. On est parti à Dinard dans l’après-midi voir une expo d’art contemporain où l’on a vu une sublime vidéo de Bill Viola « Incarnation » qui date de 2008. Vraiment géniale. D’ailleurs, toute l’expo (Hope) était bien. Mais bon, je ne suis pas là pour parler d’art contemporain, mais pour vous faire une critique riche, constructive et objective du festival La Route du Rock :
Donc, on a commencé à picoler vers 19 heures dans un bar à bières où il y a écrit à l’entrée « Biérothérapeute. Consultation de 18 heures à 3H 30 » Ça promettait ! On a retrouvé Martial, un pote qui nous a suivi au Fort de St Père après. On a de nouveau acheté une flasque de whisky et on est parti. (D’ailleurs, je ne me souviens plus à quelle heure on a dîné, tiens.)
Pas d’embouteillage, pas de pluie, pas de queue. Tout était parfait. On a vu The National, puis The Flaming Lips et enfin The Rapture. On était très bien placé pour les trois concerts et les trois concerts nous ont beaucoup plu.

Des effets de la compote pour bébés

Moi, j’avais déjà vu The National au Zénith avec Pavement. J’en ai déjà parlé dans ce blog, donc je ne vais pas répéter tout le bien que j’en pense. Là, j’ai eu la même superbe impression que la première fois. Le chanteur est vraiment génial à voir. On dirait un épileptique qui ne peut pas se contrôler. Adrien et Martial, qui sont des grands fans et qui ne les avaient jamais vu, ont beaucoup aimé. Des jeunes de 18 ans qui dormaient au camping étaient juste à côté de nous et l’un deux m’a proposé de boire de l’alcool qu’il avait planqué dans une Compot (de la compote en tube pour bébé). J’ai hésité un instant, surtout quand il m’a dit que c’était la gnole faite par le grand-père de son pote qui était en train de danser comme un golio juste à mes côtés, mais j’en ai bu quand même. Je n’en ai que plus apprécié The National. Moi, je ne connais que leur 4ème album « The Boxer ». Là, bien sûr, ils ont joué des morceaux de leur nouvel album « High violet » que je n’avais jamais entendu. Leur nouvel album a l’air de ressembler énormément à ce que je connais, donc j’ai tout aimé. Merci.

Du bonheur en ballon. J’ai reçu un ballon sur la tête. C’est trop con, j’étais tellement pris par ce qu’il se passait sur scène que je n’ai même pas vu le ballon me tomber sur la gueule. Et donc, je n’ai pas pu faire mon débile et jeter moi aussi le ballon pour avoir l’impression de participer activement à cette grande messe du rock’n’roll.

Après, il y a eu The Flaming Lips. Si il y a une chose que je retiendrais de ce festival, c’est ce concert là. Moi, je ne connais rien de ce groupe (un peu comme tous les groupes, quoi), mais j’ai adoré. Je n’ai jamais vu un concert aussi joyeux, un groupe aussi généreux.
Dès le début, ils ont commencé à fond avec des explosions, des ballons, des confettis et tout ça sur une très chouette musique. J’aimerai mieux me souvenir de leur musique, mais je n’ai en mémoire que ce sentiment de joie. Je sautais en l’air, tout le monde sautait en l’air, le groupe sautait en l’air et il ne pleuvait pas (ce qu’a répété avec joie le chanteur plusieurs fois). Ce dont je me souviens, pour dire un truc sur la musique, c’est que leur son, c’est exactement le genre de son que j’aime. Très rock, distordu, avec parfois des balades pop, rythmé, péchu avec des compositions originales qui t’embarquent loin.
Autant Massive Attack était très beau à voir, autant The Black Angel était du gros rock lourd et super puissant, autant The Liars était complètement déjanté, autant Yann Tiersen était imposant avec ses 16 musiciens, autant The National était un régal pour les oreilles et autant The Rapture était dansant, eh bien, autant The Flaming Lips était grandiose. Si j’avais un seul groupe à vous conseiller d’aller voir, c’est bien eux. Allez-y, courez-y, vous ne serez pas déçu. Je suis sûr que leur myspace ou une écoute calme de leurs albums me décevra, mais sur scène, c’est trop bien. Il n’y avait pas un morceau où il ne se passait pas un truc de dingue sur scène. Des énormes bêtes en peluche qui faisaient leur apparition, des dizaines de danseurs qui gesticulaient n’importe comment dans les coins, des fusées de confettis, tout le temps quelque chose, ça n’arrêtait jamais. Et tout ça en orange.

Il y avait du orange partout : les amplis étaient en orange, les danseurs dans les coins étaient en orange, les mecs qui géraient tout le bordel (parce que le groupe en avait bien besoin) étaient en orange, les lumières en orange, tout, … Une fois le chanteur, il est monté sur les épaules d’un énorme ours en peluche. Et au milieu de la chanson, le chanteur, il n’arrêtait pas de foutre ses doigts dans les narines de l’ours comme s’il voulait que les deux se cassent la gueule. N’importe quoi ! On était mort de rire. Il y a eu un morceau qui me semble assez typique de ce que j’ai vu ce soir-là : c’était une gentille chanson pop où le chanteur chantait en s’accompagnant d’une guitare sèche. Un morceau avec une belle mélodie, assez simple. Mais au moment où le morceau a commencé, le chanteur nous a tous prévenu que le batteur, qui s’était levé de son tabouret, allait hurler des onomatopées à chaque mot que chanterait le chanteur.
Et le chanteur parlait d’ours et de chat et de loups et de bébés et de je ne sais plus quoi et pendant qu’il jouait, tout sourire, sa jolie petite chanson, tout le public et le batteur gueulaient « Miaou, grrrr, Ouafff, … » C’est complètement aberrant quand même, non ? Je sais que le chanteur était tout sourire car pendant la plupart du concert, la vidéo derrière le groupe, c’était la retransmission d’une image qui provenait d’une toute petite caméra grand angle posée au-dessus du micro du chanteur et qui donc, retransmettait sa tête en sueur et sa tignasse frisée en géant. Et son sourire, sans arrêt.

the rapture

Après, le dernier des derniers, c’était The Rapture qui commençait à 2h30. Le chanteur, dès le début, a balancé un mot sur The Flaming Lips, expliquant qu’il espérait que The Rapture serait un jour aussi grand que The Flaming Lips. Je ne sais pas s’il en pensait un mot, mais avec leur très basique bass, guitare, batterie, ils faisaient tout petit après le feu d’artifice qu’on venait de se foutre dans les yeux.
Comme je l’ai déjà dit, je n’étais pas totalement sobre, donc sachant que c’était la fin de la fin, je suis vite parti me mettre devant et j’ai sauté comme un con (ou comme un connaisseur). Je ne connais que l’album « Echoes » des Rapture. Un album que j’aime bien, mais sans plus. J’ai toujours été bluffé par la voix super aigue du chanteur et leur son de guitare très particulier (complètement pompé sur un vieux groupe dont j’ai malheureusement oublié le nom, mais je suis sûr que l’un d’entre vous va vite me dire de quel groupe méga connu il s’agit), mais je n’avais pas remarqué à quel point c’était dansant.

Et non, ce n’est pas parce que j’étais bourré, on était plein à sauter en l’air sur leurs morceaux rapides, secs et rythmés. Il y avait un synthé aussi, qui accentuait ce côté dansant avec des vieux sons années 80 comme tout le monde en balance maintenant. Il y avait quelques morceaux plus calmes aussi. Ah oui ! Stop ! La grosse honte. J’ai oublié de dire un truc super important : après deux heures du matin, ils ne servent plus rien à boire dans l’enceinte du festival !! C’est vraiment pas gentil de leur part, il est très important de se désaltérer quand on fait du sport. Enfin, tout ça pour dire que The Rapture, c’est bien pour faire du sport.

Voilà. Je vais dormir.